Dreipeterstein

Situé aux confins de la Lorraine et de l'Alsace, au cœur des Vosges du Nord, le village de Meisenthal s'étend en pays couvert, dominé par l'écart de Schiresthal. Une série de bornes est dressé en 1608 pour marquer la frontière entre le duché de Lorraine et le comté de Hanau-Lichtenberg. Le Breitenstein (ou Pierre des douze Apôtres) et la Colonne, élevée sous l'Empire, matérialisent encore aujourd'hui cette limite territoriale. Le village, établi à l'intersection de plusieurs vallons, ne présente aucun parti cohérent. Des prairies ponctuent la forêt defrichée tardivement, les maisons non jointives semblent posées un peu au hasard, parfois à l'écart des axes de circulation. Une morphologie qu'on ne retrouve par ailleurs nulle part et qui s'explique par l'occupation récente du village et l'accroissement de la population verrière à la fin du XVIIIe siècle. En contrebas de l'église de la Nativité de la Vierge, construite en 1811 et agrandie en 1871, les bâtiments de la verrerie sont regroupés autour des deux grandes cheminées.

Table des matières

II. Notes et références III. Annexes
 

I. Histoire

Le site du Dreipeterstein, aussi appelé en français Pierre des trois Pierre, se situe à proximité du village de Meisenthal, marquant la frontière départementale entre les départements de la Moselle et du Bas-Rhin, à la limite des bans de Meisenthal et de Soucht. On peut voir à cet endroit trois blocs de grès rouge dormant dans l'herbe, portant respectivement les écus du duc de Lorraine, du comte de Hanau et peut-être du duc de Nassau, encore que ce dernier blason soit trop mutilé pour être reconnu avec exactitude. La tradition orale est assez prolifique sur l'origine des trois pierres et leur appelation. Elle raconte ainsi que les hauts et puissants seigneurs cités plus haut firent un jour une chasse mémorable, courant le cerf et forçant tout autre espèce de gibier. Quand vint l'heure de se restaurer, chacun s'arrêta à la limite de ses états pour manger. Ces trois pierres leur servirent donc de table et comme chacun se trouvait sur son territoire, ils purent ainsi tout à loisir manger et deviser sans sortir de leur domaine. Les écussons portés sur les pierres attesteraient la limite de leurs territoires. Quant au prénom Pierre, il serait selon la légende le prénom commun des trois nobles chevaliers. 

Le rocher du Dreipeterstein est une ancienne borne-frontière.

La difficulté qui se présente de suite, c'est qu'aucun duc de Lorraine ne porta ce prénom. Quant au fameux repas, il pourrait tout aussi n'être qu'une pure invention. Les manants d'alentour aimaient mettre au crédit des grands seigneurs de telles histoires, fleurant bon le merveilleux. Ménestrels et troubadours en rehaussaient ensuite la trame de beaux chants, bien propres à faire oublier l'ennui collectif qui, avec l'hiver, tombait sur les sombres châteaux. Il est un temps au haut Moyen Âge, où se perd chez le peuple l'usage du latin. Or en latin, Petra signifie pierre, mot rendu par l'allemand Stein. Peut-être le nom de Dreipeterstein ne signifie donc rien d'autre que les trois pierres, la légende faisant peu à peu le reste, confondant le prénom et l'objet. Un texte de 1170 transmettant la délimitation du comté de Bitche nous informe qu'il allait jusque ad circulos. De fait, on a retrouvé une enceinte de petites pierres placées en cercle autour des rochers. Le Dreipeterstein a donc une très ancienne signification frontalière. La date de 1608, portée sur deux des pierres, rapelle peut-être la rectification de frontière intervenue en 1606 entre le duché de Lorraine et le comté de Hanau.

Un ancien monument druidique, bien placé géographiquement, a donc sans doute été utilisé pour en faire la limite visible des domaines de ces grands seigneurs. Quant au nom du site, l'état actuel des connaissances ne permet pas de se prononcer avec certitude. La tadition populaire a peut-être confondu plusieurs personnages, procédé à une simplification ou bien faut-il remonter encore plus loin dans le temps et l'histoire pour découvrir tous les mystères de ces pierres. Pour l'instant, le visiteur retiendra l'hypothèse la plus séduisante.

II. Notes et références

1.

III. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes

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