Verrerie de Meisenthal
Situé aux confins de la Lorraine et de
l'Alsace, au cœur des Vosges du Nord, le village de
Meisenthal s'étend en
pays
couvert, dominé par l'écart de
Schiresthal. Une
série de bornes est dressé en 1608 pour marquer la frontière entre le duché de
Lorraine et le comté de Hanau-Lichtenberg. Le
Breitenstein
(ou
Pierre des douze Apôtres) et
la Colonne,
élevée sous l'Empire, matérialisent encore
aujourd'hui cette limite territoriale. Le village, établi
à l'intersection de
plusieurs vallons, ne présente aucun parti cohérent. Des prairies ponctuent la
forêt defrichée tardivement, les maisons non jointives semblent posées un peu au
hasard, parfois à l'écart des axes de circulation. Une morphologie qu'on ne
retrouve par ailleurs nulle part et qui s'explique par l'occupation récente du
village et l'accroissement de la population verrière à la fin du
XVIIIe siècle. En
contrebas de l'
église de la
Nativité de la Vierge, construite en 1811 et agrandie en 1871, les bâtiments
de la verrerie sont
regroupés autour des deux grandes cheminées.
Table des matières
I. Histoire
Au sein des villages du pays de Bitche et
même de ceux bien plus éloignés, le village de Meisenthal,
à l'extrémité de la Moselle, s'est acquis depuis
le début du XVIIIe siècle une réputation dans le
domaine très fermé de la verrerie. Au lendemain de
l'extinction de la verrerie de Soucht en 1700, un groupe de verriers obtient en
1702 l'autorisation du duc Léopold Ier de Lorraine de venir s'installer sur le
site voisin de Meisenthal. Les
premiers verriers sont les frères Jean Martin, Jean Nicolas et Étienne Walter,
Martin Stenger et Sébastien Burgun, venus tous cinq du village
voisin de Soucht. Reconstruits
tout au long du XIXe siècle et du XXe siècle, les
bâtiments de la verrerie occupent le cœur du village. Derrière les maisons particulières,
l'ancien bâtiment administratif avec son toit en carène, occupé par le musée du
verre depuis 1979, est transformé en 1928. La maison de la direction est
construite en 1813 (date portée par la porte piétonne). Au fond, la grande
halle, construite vers 1920 et réaménagée dans les années 1965, constitue la
dernière étape de l'extension de l'usine, avant l'arrêt définitif
des fours en 1969.
L'ancienne taillerie construite en 1859 est
un long bâtiment en retour d'équerre avec une cheminée percé de baies en plein
cintre sur deux niveaux, caractéristiques de l'architecture industrielle du
XIXe siècle.
À l'intérieur, le volume est divisé en deux étages, dont les planchers sont
portés par des colonnes en fonte. Les arbres de transmission et les poulies, qui
actionnaient les roues à tailler, sont encore conservés. À l'intérieur de la
halle, plusieurs fours et des arches de recuisson, éteints depuis 1969, sont
toujours en place. Un d'entre eux, construit vers 1960, est alimenté par le gaz.
Il comporte douze pots en terre réfractaire dans
lesquels les verriers venaient cueiller la paraison avec leurs
cannes.
II. Renouveau
Aménagé
dans un des bâtiments de l'ancienne verrerie depuis 1981, la
maison du verre et du cristal retrace les différentes
étapes de la fabrication du verre et du cristal. Elle
témoigne de la vieille tradition verrière du pays de
Bitche, tandis que l'école de formation des verriers,
créée à l'initiative du Parc régional des
Vosges du Nord, permet à l'art du verre de retrouver ses lettres
de noblesse. Elle présente des réalisations utilitaires et prestigieuses signées
Saint-Louis-lès-Bitche,
René Lalique, Burgun-Schwerer, Émile Gallé ainsi
que des nouvelles acquisitions dans le style Art nouveau, ainsi que
deux belles coupes réalisées pour le mariage du directeur
de l'usine de
Meisenthal
par Désiré Christian. Ces coupes ont été
récemment acquises par le musée lors d'une vente à
New York. Le Centre international d'art verrier est un lieu unique de
production, de démonstration, de transmission, de
création et de découverte où sont exposées
des pièces d'art contemporain. Dans l'immense halle
verrière désaffectée pendant près de trente
ans, des manifestations culturelles sont à présent
organisées. Ainsi, l'artiste internationalement reconnu qu'est
Daniel Buren a effectué une exposition
éphémère, réalisée pour le cadre de
la halle en 2006.
III. Notes et références
1.
IV. Annexes
- JACOPS
(Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT (Didier), Le Pays de Bitche
(Moselle), Éditions Serpenoise, Metz, 1990, p. 74-80.
2. Liens internes