Cristallerie de Saint-Louis-lès-Bitche

En pays couvert, dans un vallon encaissé creusé par le ruisseau de Saint-Louis et ses affluents, le village de Saint-Louis-lès-Bitche est une création récente, liée à l'installation de la verrerie et à un défrichement tardif de la vallée. Au sortir de l'épaisse forêt de Dürrenwald, la route venant de Lemberg débouche sur un profond vallon. Ce site exceptionnel est occupé par la cristallerie et les maisons ouvrières, l'église paroissiale surplombant la vallée. Imbriqués les uns dans les autres, les bâtiments industriels, construits tout au long du XIXe siècle, se rattachent à l'architecture régionale plus qu'à l'architecture industrielle, par leurs toits de tuiles à longs pans et croupes et par l'emploi de matériaux locaux tels que le moellon crépi et le grès appareillé. Les cités et les maisons ouvrières ont envahi tout l'espace disponible autour de la cristallerie, jusque dans les vallons adjacents et sur les flancs du coteau au nord-ouest. Dans la rue Didierjean, au nord de l'usine, se font face des immeubles et des dépendances toutes construites sur le même modèle, destinées à abriter les chèvres, le petit matériel agricole, le fourrage et le bois de chauffage. 

Table des matières

I. Histoire
III. Cultes V. Annexes                              
 
II. Aménagements
IV. Notes et références
1. Bibliographie
2. Liens internes

Les bâtiments de la cristallerie sont situés au centre du village. Le village et la cristallerie de Saint-Louis-lès-Bitche, peint en 1836 par Édouard Pingret. Les petites maisons mitoyennes des ouvriers de la cité Albert (photographie de la com. de com. du pays du verre et du cristal). Le catalogue de la cristallerie en 1903.

I. Histoire

L'origine du village de Saint-Louis-lès-Bitche provient de l'établissement d'une première verrerie au lieu-dit Münzthal, la vallée des moînes, en 1586. Elle s'explique par l'abandon de la verrerie de Holbach, sur l'actuelle commune de Siersthal, l'année précédente. Les hordes de mercenaires suédois à la botte de l'impitoyable comte Ernst von Mansfeld (1580-1629) provoquent des ravages énormes dans la région pendant l'épisode terrible de guerre de Trente Ans (1618-1648), de telle manière que le village est signalé comme tout à fait détruit en 1661. La verrerie cesse ainsi ses activités au milieu du XVIIe siècle et en 1701, seule une cense est encore mentionnée. 

Le 17 février 1767, le roi de France Louis XV (1710-1774) autorise par un arrêté du conseil d'État, qui est confirmé ensuite par lettres patentes du 4 mars 1767, la reprise de l'ancienne industrie verrière. Ses propriétaires sont alors deux avocats à la Cour souveraine de Lorraine et de Barrois, René-François Jolly et Pierre-Étienne Ollivier. Elle portera le titre de verrerie royale et sera placée sous le vocable de Saint Louis, en souvenir du bon roi Louis IX. La verrerie devient en 1767 la Compagnie des Cristalleries de Saint Louis et elle passe par la suite aux Lassalle, avant d'être vendue en 1788 au baron du Coëtlosquet. En 1781, les nouvelles verreries royales de Saint-Louis-lès-Bitche sont les premières sur le continent européen à mettre au point le verre à plomb, le cristal artificiel, dont l'Angleterre détenait le monopole depuis son invention en 1627 à Newcastle. Depuis, la cristallerie s'est placée au rang des premières cristalleries du monde. Elle est reprise en 1989 par la célèbre maison de luxe Hermès et demeure toujours en fonction de nos jours.

Le clocher de la nouvelle église du village de Saint-Louis-lès-Bitche, érigée entre 1897 et 1902 grâce au baron du Coëtlosquet, propriétaire de l'usine. Les modestes maisons ouvrières, bien alignées, dans le quartier Hemmerie. Bâtiments de la cristallerie. L'usine vue depuis les hauteurs de l'église.

II. Aménagements

La maison de la direction, les halles, les magasins, les logements pour les maîtres, les ouvriers et les fermiers, un moulin, une scierie et une platinerie sont construits dans le quatrème quart du XVIIIe siècle et transformés au XIXe siècle. D'autres logements sont construits dans le courant du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Le village de Saint-Louis-lès-Bitche regorge des nombreux bâtiments de la cristallerie, dont plusieurs se situent à proximité de l'étang qui se trouve en contrebas de la route de Lemberg. La taillerie, régulièrement percée de nombreuses fenêtres, est installée dans la nouvelle halle. L'ancien atelier de choix et de rebrûlage, construit en brique avec sa cheminée, sert actuellement à la trempe. L'abattoir porte la date 1901, tandis que l'ancien lavoir, construit en charpente, se situe aujourd'hui dans l'eau. Le bâtiment de la direction de l'usine est construit perpendiculairement à la rue principale, la rue de Coëtlosquet. Il se dresse à l'entrée d'un grand parc et demeure inchangé par rapport à la représentation du tableau de 1836. Seul un corps d'habitation lui a été adjoint dans le prolongement, du côté des jardins.

Bâtiments de la cristallerie. Bâtiments de la cristallerie. L'église paroissiale du village possède de splendides lustres en cristal réalisés par l'usine. Bâtiments de la cristallerie.

Peint par l'artiste Édouard Pingret en 1836, un tableau donne une vue générale des différents bâtiments de la cristallerie avant les mutations qui vont arriver avec l'avénement de la révolution industrielle. Au premier plan, à droite, se situe l'ancienne chapelle des verriers ; élevé en 1776, le petit édifice est représenté avec son campanile si caractéristique de l'architecture religieuse de la région. Derrière la cheminée, la halle construite en moellon et en charpente est facilement reconnaissable grâce à son toit à claire-voie. À gauche, le grand bâtiment couvert d'un toit brisé est la maison de la direction et le long de la rue se dressent les logements ouvriers. On trouve ici une disposition qui demeure toujours lisible dans le paysage actuel de la charmante petite localité verrière.

Ces bâtiments de l'usine se trouvent en contrebas de l'église paroissiale Saint-Louis et au pied du Steinberg. La production de la cristallerie en 1903. Le bâtiment de direction de la cristallerie. Les bâtiments de l'usine (photographie de la com. de com. du pays du verre et du cristal).

III. Cultes

L'ancienne chapelle des verriers est construite au lendemain de la création de la verrerie, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Elle est bénie le 25 août 1776 et est érigée en cure dès 1846. Agrandie de 1859 à 1862 sur les plans de Jacquemin, architecte à Metz, elle demeure trop petite au vu du développement de la cristallerie et de l'accroissement significatif de la population. Elle est donc remplacée par la nouvelle église Saint-Louis, bien plus vaste et plus majestueuse du haut de son promontoire, construite de 1897 à 1902. Le nouvel édifice est élevé grâce à l'aide financière de la famille du baron du Coëtlosquet, qui est propriétaire de l'usine de Saint-Louis à cette époque.

IV. Notes et références

La fontaine du Coëtlosquet est nommée d'après le nom de la famille dirigeant la cristallerie au tournant des XIXe et XXe siècles. Bâtiments de la cristallerie. Vue ancienne du village au début du XXe siècle. Le nouveau musée de la cristallerie se dénomme " la grande place ".

V. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes

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