Église Saint-Louis de Saint-Louis-lès-Bitche

En pays couvert, dans un vallon encaissé creusé par le ruisseau de Saint-Louis et ses affluents, le village de Saint-Louis-lès-Bitche est une création récente, liée à l'installation de la verrerie et à un défrichement tardif de la vallée. Au sortir de l'épaisse forêt de Dürrenwald, la route venant de Lemberg débouche sur un profond vallon. Ce site exceptionnel est occupé par la cristallerie et les maisons ouvrières, l'église paroissiale surplombant la vallée. Imbriqués les uns dans les autres, les bâtiments industriels, construits tout au long du XIXe siècle, se rattachent à l'architecture régionale plus qu'à l'architecture industrielle, par leurs toits de tuiles à longs pans et croupes et par l'emploi de matériaux locaux tels que le moellon crépi et le grès appareillé. Les cités et les maisons ouvrières ont envahi tout l'espace disponible autour de la cristallerie, jusque dans les vallons adjacents et sur les flancs du coteau au nord-ouest. Dans la rue Didierjean, au nord de l'usine, se font face des immeubles et des dépendances toutes construites sur le même modèle, destinées à abriter les chèvres, le petit matériel agricole, le fourrage et le bois de chauffage. 

Table des matières

I. Histoire
III. Mobilier V. Notes et références VI. Annexes
 
II. Édifice
IV. Cimetière
1. Bibliographie
2. Liens internes

Le portail principal et le tympan de la façade occidentale. La nef de l'église et l'orgue principal. Le chœur de l'église Saint-Louis et le ciborium surmontant le maître-autel. L'église Saint-Louis et ses tuiles si pittoresques, aux couleurs vives (photographie de la com. de com. du pays du verre et du cristal).

I. Histoire

Du point de vue spirituel, le village de Saint-Louis-lès-Bitche constitue tout d'abord une succursale de la paroisse voisine de Soucht, puis de celle de Lemberg. Le village dépend alors de l'ancien archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui situé en proche Allemagne. Il intègrera, lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques entreprise en 1802, le nouvel archiprêtré de Bitche, qui est calqué sur le canton. Le village demeure annexe de la paroisse de Lemberg jusqu'en 1846, date de son érection en paroisse autonome de l'archiprêtré de Bitche.

II. Édifice

Une première chapelle est rapidement construite pour les verriers à la suite de la création de l'industrie dans la vallée durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Elle est bénie le 25 août 1776, avant d'être érigée en cure en 1846 seulement. Elle devient malheureusement trop petite, malgré les agrandissements entrepris entre 1859 et 1862 par Jacquemin, architecte à Metz. Le développement de la cristallerie et l'accroissement significatif de la population entraînent donc de 1897 à 1902 la construction d'une nouvelle église paroissiale. Elle se situe à l'écart de l'agglomération, en haut d'un promontoire, tout l'espace au fond de la vallée qu'elle surplombe étant réservé aux conséquents bâtiments de l'usine et aux logements des ouvriers.

Un autel latéral est dédié à saint Louis de France, patron de la paroisse. Le chevet de l'église Saint-Louis. La onzième station du chemin de croix : " Jesus wird an das Kreuz genagelt " (Jésus a été cloué sur la Croix). Sur le plateau portant l'église Saint-Louis se dresse un beau calvaire.

Le nouvel édifice est un somptueux pastiche de l'art roman, dû à l'architecte Charles Winkler, qui est également conservateur des Monuments historiques d'Alsace. Il est élevé grâce à l'aide financière importante de la famille du baron du Coëtlosquet, riche propriétaire de l'usine cristallière à cette époque de l'annexion allemande. L'église est construite en pierre de taille de grès rose, provenant de carrières locales, et est couverte de tuiles à glaçure plombifère, formant un très beau et original décor de chevrons. Dédiée au roi saint Louis de France et de type basilical, elle possède une haute tour de plan polygonal, qui est placée à la croisée du transept et coiffée d'une coupole en lancette de même plan.

Traduisant le parti à trois vaisseaux de la nef, la façade occidentale de l'église puise ses références stylistiques dans l'art roman rhénan, avec ses trois niveaux d'élévation délimités par des cordons et son décor de bandes lombardes et d'arcatures. Le portail, à la profonde embrasure, constitue le morceau de choix de la façade. La voussure est envahie par la représentation d'animaux fantastisques, mêlés à des entrelacs sculptés en bas relief, tandis que le centre du tympan est occupé par un bas-relief de Notre-Seigneur Jésus-Christ en majesté, figurant dans une mandorle. Au second niveau du portail, une suite de cinq arcatures, abritant les statues de Notre-Seigneur et des bons anges, rappelle la galerie des rois des cathédrales médiévales. En revanche, les statues des figures franciscaines que sont le grand saint François d'Assise et saint Antoine de Padoue, placées dans les niches aménagées dans les contreforts, témoignent de dévotions particulièrement répandues dans le pays de Bitche et très probablement dues à la présence de frères mineurs capucins à Bitche depuis le XVIIIe siècle.

Les chapiteaux néoromans de la nef, commandés au sculpteur colmarien Klem, comme l'ensemble de la sculpture, évoquent les différents épisodes de la vie du grand saint Louis (1214-1270). L'autel laréral gauche est dédié à la Très Sainte Vierge Marie. Le tympan de la façade occidentale représentant au centre, Notre-Seigneur Jésus-Christ en majesté, dans une mandorle. Le clocher de l'église Saint-Louis et ses belles tuiles multicolores.

III. Mobilier

1. Autels

L'autel latéral gauche est dédié à la Sainte Vierge : il est dominé par une statue de la Vierge à l'Enfant. L'autel latéral droit est dédié à saint Joseph

2. Fonts baptismaux

Les fonts baptismaux de l'église paroissiale sont l'un des éléments du mobilier conçu dans le même style que l'architecture globale, selon un programme d'ensemble comprenant également le ciborium - baldaquin surmontant le maître-autel -, les autels, la chaire à prêcher et les confessionnaux. Ces éléments s'inspirent très largement, avec cependant quelques libertés stylistiques, des fonts baptismaux romans de l'ancienne chapelle castrale de Mousson, dans le département voisin de la Meurthe-et-Moselle, détruite avec tout son mobilier en 1944. De plan quadrilobé, rythmés par des colonnettes, ils sont sculptés dans la pierre de calcaire et représentent des scènes de la vie de saint Jean-Baptiste. Sur une des faces figure à la fois le Baptême du Seigneur et la représentation verticale de la Très Sainte-Trinité. 

Une belle statue de l'Enfant-Jésus de Prague est conservée dans le transept gauche. L'autel en cristal est monté tous les deux ans, lors de la Fête-Dieu et attire de nombreux curieux. L'église possède d'imposants lustres en cristal. La remarquable façade occidentale de l'édifice, s'inspirant de l'art roman rhénan.

3. Chaire à prêcher

La chaire à prêcher, toujours dans le même style, est taillée dans le calcaire. Elle figure Notre-Seigneur enseignant ses disciples, les quatre Saints Évangélistes - accompagnés de leurs attributs animaliers -, ainsi que le Tétramorphe.

4. Statues

On peut remarquer une statue de saint Sigisbert III - roi d'Austrasie de 630 à 656 -, en plâtre polychrome, datant de la fin du XIXe siècle. Les chapiteaux néoromans de la nef, commandés au sculpteur colmarien Klem, comme l'ensemble de la sculpture, évoquent les différents épisodes de la vie du grand saint Louis (1214-1270), roi de France de 1226 à sa mort à Tunis, qui est le patron de la paroisse. L'un d'eux représente le départ pour la huitième croisade en 1270 - au retour de laquelle il perdra la vie - sous un décor d'entrelacs.

5. Vitraux

Les vitraux de la magnifique église sont également remarquables. Fort heureusement préservés lors des violents combats et bombardements de la seconde guerre mondiale ce qui constitue un fait assez exceptionnel dans l'histoire des édifices religieux de la région. Ceux-ci sont l'œuvre du célèbre atelier Ott Frères, de Strasbourg, et datent de l'époque de la construction. Ils représentent entre autres sainte Marguerite, sainte Cécile, saint Eugène, saint Antoine et saint Jules, ainsi que les figures bibliques de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie et des piliers de la Sainte Église catholique que constituent les Apôtres saint Pierre et saint Paul.

L'église de Saint-Louis-lès-Bitche est parée de nombreux oriflammes lors des célébrations solennelles, comme la Fête-Dieu. La paroisse possède encore de beaux étendards, dont l'un représentant le roi saint Louis. On voit ici le second niveau du portail, rappelant la galerie des rois des cathédrales, ainsi que les statues des saints populaires du Bitscherland, qui sont installées dans des niches aménagées dans les contreforts. La paroisse conserve encore de beaux étendards, dont un représentant le Sacré-Cœur de Jésus.

6. Orgues

Un grand orgue, très belle œuvre de l'atelier de facture Verschneider, est installé en 1876 dans l'édifice. Rénové par le facteur Frédéric Haerpfer en 1925, Jean-Georges Koenig en 1970, ainsi qu'Yves Kœnig en 1997, le magnifique instrument possède deux claviers de cinquante-six notes et un pédalier de trente notes, ainsi que des transmissions électro-pneumatiques, installées en 1970. Un plus modeste orgue de chœur, fabriqué par le facteur Mutin en 1906 et restauré par Kœnig en 1999, possède pour sa part un clavier de cinquante-six notes et un pédalier de dix-huit notes, ainsi que des transmissions mécaniques.

IV. Cimetière

Le cimetière communal renferme deux tombeaux particulièrement intéressants, érigées au cours du XIXe siècle. Le premier est celui de la famille Lortz, datant du quatrième quart du XIXe siècle. Élevé par le sculpteur Demmerle, installé dans le village de Hoelling, ce monument en calcaire représente saint Antoine de Padoue. Le second tombeau est celui de la famille Nadler, datant de la même époque. Il s'agit sans doute d'une oeuvre du sculpteur Piodi, installé à Plantières, près de Metz, qui a représenté Jésus-Christ, le Sacré-Cœur, ainsi qu'une couronne de fleurs et un voile.

V. Notes et références

Les fonts baptismaux, partie du plan d'ensemble du mobilier, s'inspirent très largement de ceux de l'ancienne chapelle castrale de Mousson, en Meurthe-et-Moselle, détruite avec tout son mobilier en 1944. Des contreforts de l'église de Saint-Louis-lès-Bitche. Une station du très beau chemin de croix de l'église. La façade de l'église paroissiale.

VI. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes

Églises catholiques du canton de Bitche

Saint-Chrodegang d'Althorn - Sainte-Catherine de Bitche - Sainte-Croix d'Eguelshardt - Visitation de la TSV de Goetzenbruck -
Sainte-Croix de Hanviller - Saint-Nicolas de Haspelschiedt - Saint-Maurice de Lemberg - Saint-Wendelin de Liederschiedt -
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