En pays couvert, dans un vallon encaissé creusé par le ruisseau de Saint-Louis et ses affluents, le village de Saint-Louis-lès-Bitche est une création récente, liée à l'installation de la verrerie et à un défrichement tardif de la vallée. Au sortir de l'épaisse forêt de Dürrenwald, la route venant de Lemberg débouche sur un profond vallon. Ce site exceptionnel est occupé par la cristallerie et les maisons ouvrières, l'église paroissiale surplombant la vallée. Imbriqués les uns dans les autres, les bâtiments industriels, construits tout au long du XIXe siècle, se rattachent à l'architecture régionale plus qu'à l'architecture industrielle, par leurs toits de tuiles à longs pans et croupes et par l'emploi de matériaux locaux tels que le moellon crépi et le grès appareillé. Les cités et les maisons ouvrières ont envahi tout l'espace disponible autour de la cristallerie, jusque dans les vallons adjacents et sur les flancs du coteau au nord-ouest. Dans la rue Didierjean, au nord de l'usine, se font face des immeubles et des dépendances toutes construites sur le même modèle, destinées à abriter les chèvres, le petit matériel agricole, le fourrage et le bois de chauffage.
Table des matières
I. Histoire
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III. Mobilier | V. Notes et références | VI. Annexes |
II. Édifice
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IV. Cimetière | ||
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Une première chapelle est rapidement construite pour les verriers à la suite de la création de l'industrie dans la vallée durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Elle est bénie le 25 août 1776, avant d'être érigée en cure en 1846 seulement. Elle devient malheureusement trop petite, malgré les agrandissements entrepris entre 1859 et 1862 par Jacquemin, architecte à Metz. Le développement de la cristallerie et l'accroissement significatif de la population entraînent donc de 1897 à 1902 la construction d'une nouvelle église paroissiale. Elle se situe à l'écart de l'agglomération, en haut d'un promontoire, tout l'espace au fond de la vallée qu'elle surplombe étant réservé aux conséquents bâtiments de l'usine et aux logements des ouvriers.
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Le nouvel édifice est un somptueux pastiche de l'art roman, dû à l'architecte Charles Winkler, qui est également conservateur des Monuments historiques d'Alsace. Il est élevé grâce à l'aide financière importante de la famille du baron du Coëtlosquet, riche propriétaire de l'usine cristallière à cette époque de l'annexion allemande. L'église est construite en pierre de taille de grès rose, provenant de carrières locales, et est couverte de tuiles à glaçure plombifère, formant un très beau et original décor de chevrons. Dédiée au roi saint Louis de France et de type basilical, elle possède une haute tour de plan polygonal, qui est placée à la croisée du transept et coiffée d'une coupole en lancette de même plan.
L'autel latéral gauche est dédié à la Sainte Vierge : il est dominé par une statue de la Vierge à l'Enfant. L'autel latéral droit est dédié à saint Joseph.
Les fonts baptismaux de l'église paroissiale sont l'un des éléments du mobilier conçu dans le même style que l'architecture globale, selon un programme d'ensemble comprenant également le ciborium - baldaquin surmontant le maître-autel -, les autels, la chaire à prêcher et les confessionnaux. Ces éléments s'inspirent très largement, avec cependant quelques libertés stylistiques, des fonts baptismaux romans de l'ancienne chapelle castrale de Mousson, dans le département voisin de la Meurthe-et-Moselle, détruite avec tout son mobilier en 1944. De plan quadrilobé, rythmés par des colonnettes, ils sont sculptés dans la pierre de calcaire et représentent des scènes de la vie de saint Jean-Baptiste. Sur une des faces figure à la fois le Baptême du Seigneur et la représentation verticale de la Très Sainte-Trinité.
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Le cimetière communal renferme deux tombeaux particulièrement intéressants, érigées au cours du XIXe siècle. Le premier est celui de la famille Lortz, datant du quatrième quart du XIXe siècle. Élevé par le sculpteur Demmerle, installé dans le village de Hoelling, ce monument en calcaire représente saint Antoine de Padoue. Le second tombeau est celui de la famille Nadler, datant de la même époque. Il s'agit sans doute d'une oeuvre du sculpteur Piodi, installé à Plantières, près de Metz, qui a représenté Jésus-Christ, le Sacré-Cœur, ainsi qu'une couronne de fleurs et un voile.
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Églises catholiques du canton de Bitche
Saint-Chrodegang d'Althorn - Sainte-Catherine de Bitche - Sainte-Croix d'Eguelshardt - Visitation de la TSV de Goetzenbruck -