Chapelle Notre-Dame-des-Bois d'Erbsenthal

La discrète mais charmante chapelle Notre-Dame-des-Bois se situe en dehors du village d'Eguelshardt, en plein cœur de l'immense et splendide forêt de Hanau et toute proche de la belle pièce d'eau de l'Erbsenweiher, à la limite du ban de Sturzelbronn. Elle doit son nom à l'ancien domaine terrien d'Erbsenthal qui se dressait ici jusqu'à la seconde guerre mondiale et dont elle demeure le dernier témoin de la prospérité passée, tout le reste des installations ayant été détruit par les bombardements et les combats violents qui ont fait rage dans la région.

Table des matières

I. Histoire
II. Édifice IV. Notes et références V. Annexes
     
1. Construction
III. Mobilier
1. Notes
1. Bibliographie
2. Renouveau
2. Références
2. Annexes

I. Histoire

1. Construction

En 1859, Malvina de Creutzer, la fille du propriétaire du domaine d'Erbsenthal, Charles-Auguste de Creutzer, fait reconstruire à cet endroit la chapelle telle qu'elle existe aujourd'hui, sur l'emplacement de la première, détruite sans doute pendant la guerre de Trente ans, qui ravage notre région entre 1618-1648 et n'épargne quasiment aucun lieu de culte catholique (note 1). 

En 1860, le curé-archiprêtre Cordier de Bitche adresse une lettre à Monseigneur Paul Dupont des Loges (1804-1886), évêque de Metz de 1843 à1 1886. Il lui demande alors l'autorisation de célébrer la « Sainte Messe » dans la petite chapelle sylvestre. Il joint à son Évêque un descriptif très détaillé du petit oratoire, qui nous renseigne avec précision sur son aspect originel : « Bâtie dans le style ogival du XIIIe siècle sur la lisière d'un bosquet de pins, la Chapelle a dix mètres de longueur sur trois mètres de largeur et quatre mètres de hauteur. Elle est surmontée d'un élégant campanile et a six fenêtres latérales garnies de vitraux. L'autel en pierre sculptée a deux mètres soixante centimètres de largeur sur un mètre de hauteur. Un tabernacle en pierre renfermant un coffre en fer à serrure indécrochetable, un crucifix et quatre chandeliers forment la garniture de l'autel. La Chapelle possède un magnifique calice en vermeil, une riche statue représentant la Vierge-Mère et quatre belles chasubles, dont l'une en drap d'or et les autres en velours, selon les couleurs liturgiques. Tous les autres objets concernant le Saint Sacrifice de la messe et l'ornementation, sont dignes du saint emploi auquel ils sont destinés ».

Le linteau de l'oratoire. L'extérieur de la chapelle Notre-Dame-des-Bois d'Erbsenthal. L'intérieur de la petite chapelle. Le chevet de la chapelle, entourée de magnifques forêts. L'autel est dédiée à la Très Sainte Vierge Marie, qui est vénérée localement sous le vocable de Notre-Dame-des-Bois.

2. Renouveau

Après la seconde guerre mondiale et ses dégâts non mesurables, bien qu'encore debout, la chapelle est fortement meurtrie : la toiture est en effet endommagée, les bancs, les chandeliers ainsi que la statue de Notre-Dame ont pour leur part disparu, de même que le reste des objets nécessaires au culte sacré. Les murs à l'intérieur de l'édifice étaient couverts de haut en bas d'inscriptions diverses et de noms de soldats de la ligne Maginot, ayant stationné dans les ouvrages des alentours. La chapelle a même servie d'écurie à un moment. La porte d'entrée est grise, ne portant plus aucune couleur. Il manque d'ailleurs une rangée de lettres à l'inscription située au-dessus du portique, qui, complète, serait : « Notre-Dame-des-Bois Priez Pour Nous ». La grille de fer à l'intérieur de l'oratoire est entièrement rouillée. Cette description est due au curé Langenfeld de Saint-Louis-lès-Bitche, né en 1902 au domaine d'Erbsenthal, alors que son père était régisseur auprès de la famille de Creutzer. Il y a vécu neuf ans avec ses trois frères et sœurs. 

En 1967, l'abbé Langenfeld retourne au domaine, afin de revoir la terre de son enfance. Pour accéder à la petite chapelle, il doit passer par-dessus un grillage qui entoure les environs de l'ancien lieu de culte et c'est là qu'il découvre la désolation totale. Il veut réagir, mais ne sait comment s'y prendre, puisque le domaine est propriété privée. Dans les années 1970-1971, il cherche en vain une photographie de sa maison natale mais personne ne peut l'aider. Le 14 juillet 1973, il retourne au domaine avec sa famille et rencontre sur place une famille originaire de Illkirch, près de Strasbourg. Ils font connaissance et se mettent de suite d'accord : la famille Ulrich s'engage à fournir la statue de la Très Sainte Vierge Marie et promet d'aider à la restauration de la chapelle en ruines.

C'est ainsi qu'en été 1973, l'abbé Langenfeld vient tous les mercredis au domaine, emmenant avec lui truelle, plâtre, eau, seaux et provisions, et travaillant jusque tard dans la nuit. Souvent tout seul toute la journée, il peut travailler sans risquer d'être gêné. Il refait à neuf tous les murs et répare le toit de l'édifice. En mai et juin 1974, la famille Rimlinger lui propose son aide. Le 14 juillet 1974, l'abbé Langenfeld organise une petite fête en compagnie des familles Ulrich et Rimlinger. Après avoir célébré le Saint-Sacrifice de la Messe en l'honneur de la Très Sainte Vierge Marie, ils bénissent la statue de Notre-Dame, deux anges ainsi que la cloche, qui était longtemps considérée comme perdue. En effet l'abbé Langenfeld était monté, au début de ses travaux de restauration, dans le campanile et sur le toit, mais il ne pouvait pas voir la cloche du fait de l'obscurité. Jean-Pierre Mischler lui affirme qu'une cloche a été trouvée en forêt après la dernière guerre et qu'il l'a donnée à sa famille, dans le proche village de Bousseviller, du fait de l'absence de cloche dans cette chapelle après le conflit. Cependant, cette dernière n'est pas celle de l'Erbsenthal. C'est pourquoi l'abbé Langenfeld remonte dans le campanile, mais cette fois muni d'une lampe de poche. Comme il l'espérait, il parvient à retrouver la cloche mais il lui est impossible de la faire sonner, puisque le battant en était cassé. Il est donc réparé dans une forge de Saint-Louis-lès-Bitche.

L'abbé Scheidt, administrateur de la paroisse d'Eguelshardt, obtient finalement de la famille de Dietrich, actuelle propriétaire du domaine, l'autorisation - renouvelable chaque année - d'ouvrir l'humble chapelle à un pélerinage qui a lieu tous les lundis de Pentecôte, depuis l'année 1974. L'année 1987 est elle aussi particulièrement riche car la toiture est rénovée, l'abbé Langenfeld rafraîchit l'intérieur et les vitraux sont réparés par la famille de Dietrich en 1989. Depuis ces dernières années, la petite chapelle accueille plusieurs centaines de touristes qui se promènent dans les splendides forêts de Hanau alentour, ou tout simplement des habitués qui aiment à venir se recueillir dans cet endroit, si calme et si chargé d'histoire à la fois.

II. Édifice

Nous ne savons rien quant à la description de l'ancienne chapelle, que la tradition affirme avoir été détruite au XVIIe siècle. La nouvelle chapelle est bâtie en grès et en pierre de taille, couverte de tuiles plates, de bois et d'ardoise. Elle suit un plan allongé, à vaisseau unique avec une voûte d'ogives. Il s'agit d'une église-grange à chevet polygonal. Elle possède un campanile sur la première travée de la nef. Son toit est à longs pans, avec croupe et flèche polygonale.

III. Mobilier

Un autel en pierre est adossé au chevet de la chapelle : surmonté d'un tabernacle feint ainsi que d'une arcature tous deux également en pierre, il est dominé par une belle statue de la Vierge à l'Enfant, en plâtre blanc, entourée de deux anges porte-torchères. Plusieurs statues ont été disposées dans le chœur du petit oratoire, certaines sur l'autel et d'autres dans une niche située dans le mur droit : on reconnaît entre autres l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge et le Sacré-Cœur de Jésus. Les vitraux sont réparés par la famille de Dietrich en 1974.

IV. Notes et références

1. Notes

1. On explique assez difficilement, avant la guerre de Trente Ans, l'existence d'une chapelle au cœur de cette profonde forêt, dans laquelle l'homme ne s'est toujours pas installé au XXIe siècle. Il ne s'agissait très certainement pas du lieu de culte d'un quelconque hameau, puisqu'une ou deux maisons devaient exister en ces lieux, demeures de forestiers. Il pourrait s'agir d'un sanctuaire de pélerinage, comme c'est le cas aujourd'hui, sans que cela ne soit confirmé de quelque façon que ce soit.

2. Références

1.

V. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes

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