Pélerinages dans le Bitscherland

Le Bitscherland possède un patrimoine religieux très riche. Il recèle de charmantes petites chapelles et d'églises remarquables, d'humbles oratoires nichés à la lisière des forêts. Son territoire est parsemé de très nombreux calvaires et croix de chemin, rappelant au promeneur la foi de ceux qui l'ont précédé dans ce pays. La situation de la région, sur les marges de la Lorraine catholique, entraînant l'affirmation d'une foi vive face aux protestants des pays voisins, confortée par une vieille tradition religieuse d'une bonne partie des émigrants, explique la prédominance du patrimoine religieux, qui a laissé son empreinte dans le paysage artistique. Une empreinte toujours renouvelée, tant les mentalités restent profondément ancrées dans leurs traditions.

Table des matières

1. Description
2. Notes et références 3. Bibliographie

En bordure du village d'Enchenberg, la chapelle Sainte-Vérène constitue le but d'un très ancien pélerinage, qui se perpétue encore chaque année, le 1er mai. Les vestiges de la chapelle Sainte-Marguerite d'Olferding au début du XXe siècle : construite au XVe siècle, elle était le but d'un pélerinage à la sainte des siècles durant (photographie de l'abbé Perfferkorn conservée aux archives départementales de la Moselle). La chapelle Notre-Dame-de-la-Miséricorde de Mouterhouse, construite en 1504 par le comte Reinhardt de Bitche-Zweibrücken, est le but d'un important pélerinage dans le Bitscherland. La chapelle de pélerinage Sainte-Anne se situe à quelques dizaines de mètres du village de Guiderkirch et de l'église Saint-Maurice (photographie de la communauté de paroisses de Rohrbach).

1. Description

« L'abondance des images de saints figurés sur les croix de chemin et les calvaires, objet de la piété locale, ne doit cependant pas faire oublier que certains d'entre eux étaient plus particulièrement vénérés dans des chapelles de pélerinage, où l'on venait parfois de fort loin » (1). On peut citer ainsi la chapelle Saint-Sébastien à Bitche, l'ermitage et la chapelle Sainte-Vérène à Enchenberg, la chapelle Sainte-Anne à Guiderkirch, la chapelle Sainte-Marguerite à Olferding et la chapelle Saint-Hubert ou Altkirche, sur le ban de Rahling, le grand pélerinage du Bitscherland étant sans conteste celui à Notre-Dame de Bon-Secours à Mouterhouse.

Dans l'écart d'Erbsenthal, situé autrefois entre les villages d'Eguelshardt et de Sturzelbronn et totalement détruit durant la dernière guerre, une chapelle mariale, dédiée à Notre-Dame-des-Bois, est construite par Malvina de Creutzer, la fille du propriétaire du domaine. Elle se situe à l'emplacement d'un ancien édifice du XVe siècle, détruit sans doute pendant la guerre de Trente ans (1618-1648). Depuis 1974, un pélerinage y a lieu chaque lundi de Pentecôte, l'oratoire abritant également des rencontres de prières à la Très Sainte Vierge durant le mois de mai. Dans le village à majorité protestante de Baerenthal, les catholiques érigent à la fin du XIXe siècle une chapelle mariale, qui fait l'objet d'un pélerinage chaque année au mois de mai à Notre-Dame de la Confiance.

La chapelle mariale Notre-Dame-des-Bois, dans l'écart d'Erbsenthal à Eguelshardt, se situe dans un magnifique cadre sylvestre. La petite chapelle d'Altkirche à Rahling est dédiée à saint Hubert. L'église de l'Exaltation de la Sainte-Croix d'Ormersviller a remplacé l'ancienne chapelle où l'on déposait des balais neufs pour protéger le bétail. Le village de Baerenthal et son église étant passés à la Réforme depuis 1570, les catholiques qui arrivent pour travailler dans les forges au XIXe siècle aspirent très vite à posséder un lieu de culte. Construite dans un style néogothique grâce aux dons d'un bienfaiteur, la belle petite chapelle abrite une belle petite statue de la Très Sainte Vierge à l'Enfant, appelée localement Notre-Dame de la Confiance, ou encore Maria, Hoffnung der Hoffnungslosen en allemand. L'édifice fait l'objet d'un pèlerinage marial annuel au mois de mai.

« Mais à côté de ces manifestations pélerines, tout à fait spécifiques de la piété baroque, il y avait aussi des pratiques plus superstitieuses, comme à Ormersviller, où les habitants déposaient dans la chapelle Sainte-Croix des balais neufs, destinés à protéger le bétail contre les puissances maléfiques. À Lengelsheim, au début du XVIIe siècle, Nicolas Fuchs allait jusqu'à fabriquer des ceintures ou des manteaux permettant de savoir à quel saint il fallait se vouer, en fonction des maladies » (1). Dans le même village, deux grottes sont aménagées en oratoires au XIXe siècle, dédiées toutes deux à la Sainte Vierge : elles font l'objet d'une célébration mariale annuelle, au cours du mois de mai.

Parmi les manifestations récentes, il faut citer la chapelle Saint-Joseph, située à proximité immédiate de la frontière allemande, près d'Ormersviller. Bombardée durant la dernière guerre, elle est reconstruite en 1963-1964. Le charmant oratoire champêtre constitue un signe de réconciliation franco-allemande fort et visible : plusieurs pélerinages annuels, forts fréquentés par des fidèles des deux pays que sont la France et l'Allemagne, animent le lieu.

Le hameau de Holbach possède lui aussi un important lieu de pélerinage du Bitscherland, dédié à Notre-Dame de Fatima. Le curé du village invite ses paroissiens à ériger en 1938 un monument en l'honneur de Notre-Dame-de-Fatima sur les hauteurs du Wasenberg, dominant le village : un baldaquin en béton est bâti, sous lequel est dressé un autel surmonté de la statue de la Très Sainte Vierge. Une première chapelle est construite entre 1949 et 1953, puis une seconde en 1975. Des célébrations y sont proposées durant toute la saison mariale, de mai à octobre.

Dans vallée du Schwangerbach et surplombant le village de Reyersviller, un chemin de croix contemporain en bois, en grès et en verre, est érigé le long d'un sentier forestier. Plus loin dans la vallée, entre Reyersviller et Siersthal, un rocher sculpté représente sous une arcade la Vierge de Pitié sur fond de rayons, le Christ, très longiligne, assis sur ses genoux. La sculpture est réalisée en 1796 aux frais de Max Meyer, habitant de Siersthal, afin de remercier la Très Sainte Vierge d'avoir protégé son bétail, menacé d'une épizootie. Depuis 1920, une procession conduit chaque lundi de Pentecôte les pélerins jusqu'au rocher du Bild, pour implorer la Sainte Vierge contre les maladies infectieuses du bétail.

Dans la forêt dominant le ruisseau du Schwangerbach, au lieu-dit Bild à Siersthal, un imposant rocher en grès rose représente sous une arcade la Vierge de Pitié sur fond de rayons, le Christ, très longiligne, assis sur ses genoux. La sculpture est réalisée en 1796 aux frais de Max Meyer, habitant de Siersthal, afin de remercier la Très Sainte Vierge d'avoir protégé son bétail, menacé d'une épizootie. Depuis 1920, une procession conduit chaque lundi de Pentecôte les pélerins jusqu'au rocher, pour implorer la Sainte Vierge contre les maladies infectieuses du bétail. Près du village d'Ormersviller, surmplombant la frontière allemande, la chapelle Saint-Joseph a été détruite durant la seconde guerre mondiale. Reconstruite par des fidèles allemands et français, elle est devenue un symbole fort de réconciliation lors des rencontres transfrontalières qui y sont célébrées chaque année. Le sanctuaire marial de Notre-Dame-de-Fatima à Holbach attire de nombreux pélerins entre mai et octobre. Une station du chemin de croix contemporain de Reyersviller, qui aboutit à la croix du Schimberg dominant toute la vallée. Nous méditons ici la Crucifixion de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

2. Notes et références

        1. JACOPS, GUILLAUME, HEMMERT, Le Pays de Bitche, p. 13.

3. Bibliographie


Patrimoine religieux dans le Bitscherland

Calvaires et croix de chemin - Croix de mission - Culte de Notre-Dame de Lourdes - Culte de saint Jean Népomucène - Culte de saint Wendelin
Johann Martersteck - Mobilier liturgique - Monuments funéraires - Orfèvrerie - Orgues - Ossuaires - Pélerinages - Statuaire - Vitraux

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