Le Bitscherland possède un patrimoine religieux très riche. Il recèle de charmantes petites chapelles et d'églises remarquables, d'humbles oratoires nichés à la lisière des forêts. Son territoire est parsemé de très nombreux calvaires et croix de chemin, rappelant au promeneur la foi de ceux qui l'ont précédé dans ce pays. La situation de la région, sur les marges de la Lorraine catholique, entraînant l'affirmation d'une foi vive face aux protestants des pays voisins, confortée par une vieille tradition religieuse d'une bonne partie des émigrants, explique la prédominance du patrimoine religieux, qui a laissé son empreinte dans le paysage artistique. Une empreinte toujours renouvelée, tant les mentalités restent profondément ancrées dans leurs traditions.
Table des matières
1. Description
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2. Notes et références | 3. Bibliographie |
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« L'abondance des images de saints figurés sur les croix de chemin et les calvaires, objet de la piété locale, ne doit cependant pas faire oublier que certains d'entre eux étaient plus particulièrement vénérés dans des chapelles de pélerinage, où l'on venait parfois de fort loin » (1). On peut citer ainsi la chapelle Saint-Sébastien à Bitche, l'ermitage et la chapelle Sainte-Vérène à Enchenberg, la chapelle Sainte-Anne à Guiderkirch, la chapelle Sainte-Marguerite à Olferding et la chapelle Saint-Hubert ou Altkirche, sur le ban de Rahling, le grand pélerinage du Bitscherland étant sans conteste celui à Notre-Dame de Bon-Secours à Mouterhouse.
Dans l'écart d'Erbsenthal, situé autrefois entre les villages d'Eguelshardt et de Sturzelbronn et totalement détruit durant la dernière guerre, une chapelle mariale, dédiée à Notre-Dame-des-Bois, est construite par Malvina de Creutzer, la fille du propriétaire du domaine. Elle se situe à l'emplacement d'un ancien édifice du XVe siècle, détruit sans doute pendant la guerre de Trente ans (1618-1648). Depuis 1974, un pélerinage y a lieu chaque lundi de Pentecôte, l'oratoire abritant également des rencontres de prières à la Très Sainte Vierge durant le mois de mai. Dans le village à majorité protestante de Baerenthal, les catholiques érigent à la fin du XIXe siècle une chapelle mariale, qui fait l'objet d'un pélerinage chaque année au mois de mai à Notre-Dame de la Confiance.
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« Mais à côté de ces manifestations pélerines, tout à fait spécifiques de la piété baroque, il y avait aussi des pratiques plus superstitieuses, comme à Ormersviller, où les habitants déposaient dans la chapelle Sainte-Croix des balais neufs, destinés à protéger le bétail contre les puissances maléfiques. À Lengelsheim, au début du XVIIe siècle, Nicolas Fuchs allait jusqu'à fabriquer des ceintures ou des manteaux permettant de savoir à quel saint il fallait se vouer, en fonction des maladies » (1). Dans le même village, deux grottes sont aménagées en oratoires au XIXe siècle, dédiées toutes deux à la Sainte Vierge : elles font l'objet d'une célébration mariale annuelle, au cours du mois de mai.
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