Située au cœur du pays de Bitche, dans une dépression bordée de vertes collines boisées où se croisent les routes de Sarreguemines à Haguenau, de Sarreguemines à Wissembourg et de Saverne à Pirmasens, la charmante petite ville de Bitche possède un très grand ban de 4040 hectares, le second après celui de la commune voisine de Mouterhouse. Elle est implantée en bordure du pays couvert, dans une zone cependant fort défrichée. Les seuls ruisseaux qui irriguent cette cuvette marécageuse sont la Horn au nord, et un rû né de l'étang de Hasselfurth qui alimente jusqu'à son assèchement en 1820 le Stadtweiher, au pied de la citadelle.
I. Histoire
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III. Musée | V. Notes et références | VI. Annexes |
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II. Citerne
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IV. Horloge | ||
La chapelle de la citadelle rappelle, par une sobriété emprunte de classicisme, un style architectural propre aux constructions militaires françaises du XVIIe siècle, avec sa façade frontale ornée, ses murs latéraux entrecoupés de pilastres et ses larges baies aux vitraux géométriques. Construite sur ordre du roi de France Louis XIV (1638-1715), la chapelle date des premiers travaux de fortification entrepris à partir de 1681 par Sébastien Le Prestre, maréchal de Vauban (1633-1707). Destinée à la pratique du culte catholique au sein de la garnison, elle symbolisait aussi l'autorité absolue du Roi de France sur ses armées. La chapelle de la citadelle, dédiée à saint Louis (1214-1270), rappelle le souvenir du bon roi de France Louis IX, tout en glorifiant la dynastie à laquelle appartient Louis XIV. Il s'agit du seul bâtiment du plateau supérieur de la forteresse à avoir été épargné par les destructions successives, lors des bombardements par les Bavarois en 1870 et par l'artillerie américaine en 1944 et 1945.
Après le très long et éprouvant siège de 1870, suivi de l'ordre du gouvernement français donné à la garnison - qui avait opéré sa résistance dans la forteresse imprenable - de rendre les armes, l'annexion par l'armée impériale est opérée. L'édifice sert alors de temple protestant pour le culte de la garnison allemande qui professe très majoritairement cette confession - et même pour la communauté protestante civile durant un petit moment, avant la création de la paroisse bitchoise - ; l'édifice est par la suite transformé en quartier d'état-major pour l'administration militaire. La chapelle Saint-Louis connaît une nouvelle affectation durant l'année 1966. Elle subit à ce moment d'importantes modifications de son espace, pour qu'elle soit adaptée à accueillir un musée ; la chapelle abrite alors une partie de la collection de la citadelle, qui est répartie sur deux étages. L'édifice retrouvera finalement son aspect d'origine plus de trois cents ans après sa construction, en 2007, suite à un chantier de restauration très important, de l'intérieur et de l'extérieur du majestueux bâtiment, qui aura duré près de deux années.
II. CiterneLa chapelle de la citadelle présente la surprenante particularité d'être construite sur un rocher, dans lequel une immense citerne, d'intérêt stratégique, a été creusée en 1752. Elle était à l'époque alimentée par les abondantes eaux de ruissellement des toitures des bâtiments, situés sur le plateau supérieur ; elle pouvait contenir jusqu'à 450 m3, quantité non négligeable pour subvenir aux besoins des troupes lors d'un siège par exemple.
Les musées présents dans la forteresse de Bitche sont au nombre de deux : ils sont installés tous deux sur le plateau supérieur de la citadelle, l'un dans l'ancienne chapelle Saint-Louis, l'autre dans le rez-de-chaussée de l'ancienne boulangerie. Dans un souci "vident de chronologie, la visite de ces deux lieux devrait suivre cet ordre. Dans l'ancienne chapelle, dont la construction remonte au maréchal de Vauban et qui demeure l'un des seuls vestiges de cette époque resté intact, deux salles avaient été aménagées sur deux niveaux en 1966. La première retraçait l'histoire du pays de Bitche, de ses origines jusqu'au milieu du XVIIe siècle. Des collections archéologiques (des période mésolithique et néolithique, de la période gallo-romaine), des collections numismatiques (notamment la splendide trouvaille de Weiskirch), des anciennes bornes armoriées et une riche iconographie illustrent les points forts de l'histoire mouvementée de petite cette région frontalière, objet de luttes et de rivalités millénaires.
La façade de l'élégante chapelle Saint-Louis présente une horloge remarquable. Son mécanisme date de 1885 et provient de la fabrique strasbourgeoise d'horloges d'édifices Ungerer. Les frères Ungerer étaient les successeurs de Jean-Baptiste Schwilgue, le célèbre restaurateur de l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg. Ce mécanisme fonctionnait à l'église protestante de Bitche jusqu'à la veille des années 1980. Au cours du vingtième siècle, il a été modifié pour augmenter sa précision de fonctionnement. Le mouvement des quarts d'heure a été adapté pour sonner sur trois cloches. Le mouvement (élément central) actionné par un poids moteur, régulé par le pendule, entraîne les aiguilles du cadran extérieur par l'intermédiaire de la tringle centrale. Les mouvements des quarts d'heure (élément de gauche) et des heures (élément de droite) sont également actionnés par des poids. Ceux-ci commandent les marteaux respectifs des cloches par l'intermédiaire des tiges en acier. Ils sont situés dans les combles et remontés journellement.
Le campanile, habillé par des essences de mélèze, abrite quatre cloches dont une originale datant de 1920. La cloche des heures, une cloche des quarts et la cloche de volée ont été coulées au pied de la citadelle par André Vogele, artisan campanaire à Strasbourg, le 23 mai 2006. Sur façade, un cadran en bois peint, rehaussé d'ors jaune et blanc, a été installé en mars 2007. Son dessin est une création de Christophe Bottineau, architecte en chef des monuments historiques. L'horloge, restaurée par André Vogele, remplace au sein de la chapelle de garnison de la citadelle, l'ancien mécanisme Schwilgue, qui avait été acquis en 1850. Celui-ci, aujourd'hui disparu, lui était fortement semblable. Cette installation restaurée, complétée et transférée, a été mise en mouvement le 12 avril 2007 par Christiane Leroy, sa marraine.
1. Bibliographie