Située au cœur du pays de Bitche, dans une dépression bordée de vertes collines boisées où se croisent les routes de Sarreguemines à Haguenau, de Sarreguemines à Wissembourg et de Saverne à Pirmasens, la charmante petite ville de Bitche possède un très grand ban de 4040 hectares, le second après celui de la commune voisine de Mouterhouse. Elle est implantée en bordure du pays couvert, dans une zone cependant fort défrichée. Les seuls ruisseaux qui irriguent cette cuvette marécageuse sont la Horn au nord, et un rû né de l'étang de Hasselfurth qui alimente jusqu'à son assèchement en 1820 le Stadtweiher, au pied de la citadelle.
Les musées présents dans la forteresse de Bitche sont au nombre de deux : ils sont installés tous deux sur le plateau supérieur de la citadelle, l'un dans l'ancienne chapelle Saint-Louis, l'autre dans le rez-de-chaussée de l'ancienne boulangerie. Dans un souci vident de chronologie, la visite de ces deux lieux devrait suivre cet ordre. Dans l'ancienne chapelle, dont la construction remonte au maréchal de Vauban et qui demeure l'un des seuls vestiges de cette époque resté intact, deux salles avaient été aménagées sur deux niveaux en 1966. La première retraçait l'histoire du pays de Bitche, de ses origines jusqu'au milieu du XVIIe siècle. Des collections archéologiques (des période mésolithique et néolithique, de la période gallo-romaine), des collections numismatiques (notamment la splendide trouvaille de Weiskirch), des anciennes bornes armoriées et une riche iconographie illustrent les points forts de l'histoire mouvementée de petite cette région frontalière, objet de luttes et de rivalités millénaires.
La salle du premier étage était quant à elle consacrée à l'histoire de la citadelle bitchoise. Des plans, des documents, des archives, des cuirasses, des objets personnels du colonel Louis-Casimir Teyssier, mais surtout la pièce exceptionnelle que constitue le plan-relief de 1794 (qui est classé monument historique depuis 1983) - une image fidèle de la forteresse - mettent en évidence le rôle important joué par cette forteresse qui a subi, durant la guerre de 1870, le siège le plus long : 230 jours. La rénovation fort réussie de l'édifice au cours de l'année 2007 a permis de restituer à la chapelle le volume original qu'était le sien lors de sa conception à la fin du XVIIe siècle, en supprimant l'étage supérieur. Ayant lui aussi fait l'objet d'une restauration totale, le plan-relief est désormais placé au rez-de-chausée de l'écrin que constitue la chapelle Saint-Louis.