Située au cœur du pays de Bitche, dans une
dépression bordée de vertes collines boisées où se croisent les routes de
Sarreguemines à Haguenau, de Sarreguemines à
Wissembourg et de Saverne à Pirmasens, la charmante petite ville de Bitche
(Bitsch en allemand) possède un très grand ban de 4040 hectares, le
second après celui de la commune voisine de Mouterhouse. Elle est
implantée en bordure du pays
couvert, dans une zone cependant fort défrichée. Les seuls ruisseaux
qui irriguent cette cuvette marécageuse sont la Horn au nord, et un rû né de
l'étang de Hasselfurth qui alimente jusqu'à son assèchement en 1820 le Stadtweiher,
au pied de la citadelle. Au milieu de
la dépression se dresse une étroite barre
rocheuse de grès rose, longue de 475 mètres et dominant
la plaine de près de cent mètres, qui a porté
successeivement le château puis l'imposante et
majestueuse citadelle, fierté de la cité
et de son pays. Trois agglomérations d'inégale importance se forment à ses pieds, pour
former plus tard la ville de Bitche, entourée très tôt d'une muraille et percée
de deux portes.
III. Cultes | V. Armoiries | VII. Annexes |
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II. Histoire
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IV. Lieux et monuments |
VI. Notes et références |
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Les villages de Bramersbacherthal, Kaltenhausen, Parcelle, Renoncourt, Repairehof, Rohr etWurschweiler ont aujourd'hui disparus. D'autres lieux-dits sont désormais inégrés au camp militaire. Il s'agit de :
Article détaillé : Histoire du pays de Bitche
Quelques trouvailles archéologiques témoignent de l'ancienneté du site : des tumulus protohistoriques découverts en 1859, un trésor monétaire trouvé en 1905 près du camp militaire et une stèle figurant le dieu Mercure et sa parèdre Rosmerta, déposée en 1911 au Musée de Metz. L'histoire de la ville de Bitche est indissociable de celle de la forteresse qui la surplombe. Après la construction du château, qui prend au fil des siècles de l'importance du fait d'avoir été retenu comme résidence des comtes de Bitche-Zweibrücken, trois agglomérations d'inégale importance se forment à ses pieds, pour former plus tard la ville de Bitche, entourée très tôt d'une muraille et percée de deux portes. La ville ne peut échapper à la sauvagerie des hordes de mercenaires Suédois, qui, dépités de ne pouvoir s'emparer du château, la réduisent en cendres lors de la guerre de Trente Ans (1618-1648). La reconstruction, qui dure des décennies, est constamment interrompue par les incessants conflits franco-lorrains qui ravagent la région.
La ville est rattachée à la France en 1680. Vauban, chargé de la construction du nouveau château de Bitche, fait entourer Kaltenhausen et Rohr d'une enceinte bastionnée qu'il adosse à la forteresse créant ainsi une véritable place forte qui prend le nom de Bitche (1). De nombreux immigrés de langue française, profitant des facilités accordées par Louis XIV aux nouveaux venus, viennent se fixer à Bitche. Ce flux d'immigration est stoppé par le traité de Ryswick en 1697 qui oblige la France à rétrocéder la Lorraine à son propriétaire légitime, Léopold Ier de Lorraine. Mais des Tyroliens, des Suisses, des Wurtembergeois, des Luxembourgeois prennent la relève.
Lorsque les Français reviennent à Bitche en 1738 pour refortifier la cité, une nouvelle étape est franchie. La ville s'étend de plus en plus vers le nord-est et voit s'édifier en son sein des maisons bourgeoises et des hôtels, signe d'une prospérité certaine, ainsi que des bâtiments militaires, comme l'hôpital, actuel bâtiment Rocca et des casernes, qui seront détruites après 1945. C'est à cette époque que les Augustins ouvrent à Bitche le premier collège d'enseignement secondaire d'où sortira par la suite une forte proportion des notables de la Lorraine germanophone. L'église paroissiale Sainte-Catherine est construite en 1774-1775 pour remplacer une petite chapelle datant de 1683 et devenue trop exiguë. Bitche ayant été classée place forte de première classe en 1850, la ville voit sa défense renforcée. On l'entoure d'une nouvelle enceinte et on construit le fort Saint-Sébastien, complété par un camp retranché, ainsi que la voie ferrée Sarreguemines-Haguenau en 1868-1869. Tous ces travaux attirent une forte main d'œuvre à Bitche dont le commerce local tire un large bénéfice. Le commandant Louis-Casimir Teyssier, en charge de la place de Bitche, tiend un siège face à l'assaillant allemand du 8 août 1870 au 26 mars 1871. La ville est bombardée du 23 août au 21 septembre 1870. Un blocus est mis en place du 25 septembre 1870 au 25 mars 1871. Le bilan du siège est de cent quatre-vingt-six morts français et de vingt-trois morts allemands. Le commandant Teyssier remet les clés de la place a son homologue allemand le 26 mars 1871, après un siège héroïque.
Le 10 mai 1871 est signé le traité de Francfort, enlevant à la France l'Alsace et une partie de la Lorraine. La partie de la Lorraine annexée inclue donc l'arrondissement de Sarreguemines dont Bitche fait partie. Malgré sa longue résistance, Bitche devient donc ville du Reich. Pour renforcer l'importance stratégique de Bitche, un champ de manœuvres et de tirs est constitué en 1900 à proximité de Bitche. Lorsque la guerre éclate en 1914, les Bitchois doivent partir se battre sous l'uniforme allemand sur les différents champs de batailles européens : la Première Guerre mondiale voit tomber ainsi quarante-huit Bitchois au champ d'honneur allemand. L'armistice du 11 novembre 1918 rend Bitche à la France après quarante-sept années de domination allemande.
Le 22 novembre 1918, onze jours après l'armistice, la population bitchoise accueille les troupes françaises et le 2 août 1919, le Président de la République Poincaré visite Bitche pour remettre officiellement à la ville la Légion d'honneur. Poincaré n'est pas le seul personnage célèbre à venir à Bitche après la première guerre mondiale puisque le maréchal Pétain visite également la cité le 17 octobre 1921. En 1930 commence la construction de la ligne Maginot destinée à protéger les provinces de l'est d'une nouvelle invasion allemande. Cette gigantesque ligne de défense va donner à Bitche un caractère militaire sans précédent, notamment par l'édification d'une ligne fortifiée avec d'énormes réseaux souterrains qui occupent des centaines d'ouvriers, donnant du travail à toute la population du Bitscherland. Inexpugnable dans le passé grâce à sa citadelle, Bitche va garder sa renommée par la ligne Maginot. La ville reçoit également la visite du ministre de la Guerre André Maginot le 8 septembre 1931.
Le 1er septembre 1939, deux jours avant la déclaration officielle de la guerre de la France à l'Allemagne, est le jour du départ pour les civils bitchois vers la Charente. C'est ainsi que la vie des réfugiés bitchois se déroule au sein des Charentais jusqu'à l'arrivée des troupes allemandes quelques jours précédant l'armistice de 1940. Peu de temps après, il est signifié à la population réfugiée de Bitche qu'il leur est permis de regagner leur ville. Le ralentissement de la progression américaine et le retour des autorités nazies à Bitche le 3 septembre 1944 dissipent l'espoir de la libération de la ville. Les combats entre les troupes nazies et américaines dans la région de Bitche débutent le 3 décembre 1944. Les obus américains s'abattent sur Bitche et la population se réfugie dans les caves. Le 13 mars 1945, le commandement américain fixe les modalités de son offensive du printemps : il est prévu d'attaquer au centre du front bitchois, de se déplacer à l'est, de prendre la ville de Bitche, de neutraliser le plateau dominant la ville et ensuite de prendre Bitche-Camp. Les troupes allemandes, réalisant qu'il est inutile de résister, désertent Bitche dans la soirée du 15 mars 1945. À six heures du matin, la compagnie E du 398e Régiment d'Infanterie US entre dans Bitche, où ne se trouve plus aucun Allemand.
Les armoiries de la cité
fortifiée sont les suivantes : « d’argent à une mâcle de sable,
gringolée de deux têtes de serpent, celle du chef penchée à dextre, celle de la
pointe s’élevant à senestre ».