Présence
franciscaine au Bitscherland
Le
Bitscherland
possède un patrimoine religieux très riche. Il
recèle de charmantes petites chapelles et
d'églises remarquables, d'humbles oratoires
nichés à la lisière des
forêts. Son territoire est parsemé de
très nombreux calvaires et croix de chemin,
rappelant au promeneur la foi de ceux qui l'ont
précédé dans ce pays. Situé sur les marges
de la Lorraine catholique, la situation géographique de la
région a permis la préservation d'une foi
vive
en face des protestants qui entourent le pays. Cette affirmation
identitaire, renforcée par la tradition religieuse des
émigrants venant repeupler la région, explique pour
beaucoup l'empreinte religieuse profonde qui est encore identifiable et
l'omniprésence du patrimoine religieux dans le paysage
artistique.
Table des matières
I. Arrivée des frères fransiscains
II. Couvent de Bitche
III. Étoile du Matin
Nichée au cœur des forêts qui constituent la majeure partie du ban de la commune d'Eguelshardt, l'Étoile du Matin
est actuellement une école pour garçons, avec internat,
tenu par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. En face de
l'étang de Hanau, les spacieux bâtiments se situent
à quelques dizaines de mètres de la route
forestière venant du hameau de Bannstein, sur l'ancienne route nationale menant de Sarreguemines à Haguenau, pour mener au hameau de Waldeck et aux ruines de son château.
Le Révérend Père Rohmer, capucin, fonde ce
havre de quiétude afin de permettre aux jeunes issus des
familles ouvrières du bassin houiller lorrain de profiter de
vacances au vert. La situation évolue progressivement vers la
création d'une école. Celle-ci sera finalement
confiée par le R.P. Rohmer à l'œuvre de Monseigneur
Marcel Lefebvre. Elle accueille actuellement des garçons du
cours primaire au baccalauréat et constitue parallèlement
un lieu de culte de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X,
dans lequel est célébré la messe tridentine ou
forme extraordinaire du rite romain.
Le lieu se prête également très bien à
l'accueil de colonies de vacances estivales, ainsi que de retraites
spirituelles. C'est ici que se réunit le Tiers-Ordre franciscain
d'Alsace-Lorraine, dont l'assistance spirituelle est confiée aux
capucins de Morgon (1), une communauté amie de la
Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui n'est pas pleinement en
communion avec l'Église catholique et n'est pas reconnue par la
province des capucins de France. Des retraites spirituelles
franciscaines sont également préchées à
l'Étoile du Matin par ces mêmes religieux capucins.
La figure de saint Pio de Pietrelcina - communément
appelé Padre Pio - est elle aussi liée à ce lieu
du Bitscherland.
Une dame affirme en effet avoir été témoin d'une
apparition du saint frère capucin italien, durant les
années 1950.
IV. Fraternité franciscaine de Bitche
V. Tertiaires isolés
VI. Tiers-Odre Régulier
Le Bitscherland
a également été habité par plusieurs
religieux, rattachés au Tiers-Ordre Régulier de saint
François (TOR).
Ermites, ces religieux logeaient dans le bâtiment attenant à la chapelle Sainte-Vérène, lieu de pélerinage situé à quelques dizaines de mètres des dernières maisons du village d'Enchenberg, dans un vallon menant vers le Lœschersbacherweiher et le village de Lambach. La chapelle et l'ermitage - de même que le proche village d'Enchenberg - ont dépendu, durant tout l'Ancien régime, de la paroisse Saint-Marc de Siersthal, située quatre kilomètres plus bas, dans la vallée de la Schwalb. La chapelle Sainte-Vérène est finalement rattachée à la nouvelle paroisse Saint-Pierre
d'Enchenberg, lors de l'érection de celle-ci au moment de la
réorganisation des circonscriptions ecclésiastiques en
1802.
Chapelle et ermitage sont cités dès 1578 mais ils seront
la cible de dégradations au cours de la guerre de Trente Ans. Le
bâtiment modeste, datant du XVe siècle, est modifié
en 1685 - date portée par l'arc triomphal séparant le
chœur de la nef. La présence d'une humble fenêtre
romane dans le chœur, donnant sur l'arrière de la
chapelle, laisse à penser qu'un édifice religieux a
pu exister sur le site dès le début du
Moyen-Âge.
De plan massé, l'ermitage actuel est ajouté dans le
prolongement du chœur en 1745 et comprend une cave, un
rez-de-chaussée et un étage d'habitation, accessible par
une échelle de meunier. Le domaine qui entoure la chapelle -
d'une superficie de quatre hectares - est vendu comme bien national
lors de la Révolution française, ne laissant subsister
que les bâtiments ainsi que quatorze ares de terre. Cela
n'empêchera pas les ermites de se succéder ici
jusqu'en 1875. Le plus célèbre d'entre eux, le
frère Adam Finck, est décédé en 1778 et a
été enterré dans l'ancien cimetière de Siersthal, qui entoure encore l'église Saint-Marc.
Le choix de sa dernière demeure constitue lui-même le
sujet d'une légende locale, tant l'aura du saint homme
était grande dans les villages de la vallée. Son tombeau
est galbé en élévation, reprenant la facture
du fût de
nombreuses croix de chemin.
Le religieux
est représenté agenouillé sur la face du
fût-stèle, en train de réciter son chapelet et de
méditer
devant un crucifix et une tête de mort. Le frère Adam a
joui d'une telle réputation de sainteté que sa tombe a
été vénérée par les habitants de la
vallée durant les années suivant son décès.
Son intercession était particulièrement
invoquée pour soulager la fièvre.
VII. Culte local des saints franciscains
VIII. Pélerinages
IX. Conclusion
X. Notes et références
1. Notes
1. La « communauté capucine d'observance traditionnelle »
est fondée par le Père Eugène de Villeurbanne -
né Romain Potez - en 1972. La maison-mère est à
Villié-Morgon dans le Rhône et deux autres couvents ont
été fondés, à Castelnau-d'Arbieu (Gers) et
Cour-Cheverny (Loir-et-Cher), ainsi qu'un couvent de sœurs
clarisses à Morgon.
2. Références
XI. Annexes
1. Bibliographie
- AMEN (Jean), À la découverte de l'histoire de nos villages, Siersthal, Holbach, Frohmuhl, Légeret, Sarreguemines, Pierron, 1988, 242 p.
- BICHLER (Laurent), La chapelle
et l'ermitage Sainte-Vérène inscrits à
l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, 1999, 22 p.
- CHIRON (Yves), Veilleur avant l'aube - Le père Eugène de Villeurbanne, Clovis, Paris, 1997, 503 p.
- JACOPS
(Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT (Didier), Le Pays de Bitche
(Moselle), Éditions Serpenoise, Metz, 1990, 135 p.
- WEINLAND (Denise), Le Variner, conte sur un ermite de la chapelle, 1991, 28 p.
- WEINLAND (Denise et Roger), Sainte Vérène et sa chapelle à Enchenberg, 1992, 186 p.
2. Liens internes