Le petit village de Liederschiedt se situe à la frontière allemande, dans la zone forestière trouée par les clairières de défrichement. S'avançant dans la forêt, le plateau déboisé tardivement porte sur son rebord le village, surplombant de plus de cent-cinquante mètres la vallée du Grunnelsbach. Dominant la masse des maisons, couvertes de tuiles plates, l'église Saint-Wendelin dresse sa haute silhouette coiffée d'ardoise.
Table des matières
I. Histoire
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III. Mobilier | V. Notes et références | VI. Annexes |
II. Édifice
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IV. Cimetière | ||
Le village est mentionné pour la première fois en 1313 sous la forme Ludenscheidt, dans une charte de l'influente abbaye cistercienne de Sturzelbronn, qui en possède alors le patronage. Du point de vue spirituel, le village est tout d'abord une succursale de l'ancienne et vaste paroisse de Walschbronn avant la Révolution française. Il est par la suite érigé en 1770 en paroisse autonome de l'archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui en proche Allemagne, avant de passer dans le nouvel archiprêtré de Bitche en 1802, lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques.
L'église est construite en 1821, comme nous l'affirme la date portée par le portail de la tour-clocher, hors-œuvre en façade. Dédiée à saint Wendelin, elle remplace une chapelle construite en 1755. Le portail de l'ancienne église parait avoir été conservé et remonté dans la nouvelle, la clef ayant été redatée. Il s'agit d'un édifice de plan allongé à vaisseau unique, avec une voûte en berceau et un choeur polygonal. Le toit est à longs pans, recouvert d'ardoise, avec croupe. L'église est endommagée pendant la seconde guerre mondiale. Un bulbe carré remplace le bulbe polygonal surmonté d'une flèche, détruit durant la guerre, qui apparaissait comme une originalité dans le pays de Bitche.
Avant la guerre, l'édifice renfermait un autel et une chaire à prêcher datant du milieu du XVIIIe siècle. En bois taillé, ils sont décrits dans le procès-verbal de la visite du curé de Gros-Réderching, en 1765. De nouveaux vitraux, les anciens ayant été détruits durant la dernière guerre, sont réalisés en 1961 par les Artisans du Sanctuaire de Paris, sous la direction de P. Martineau. Ils représentent les scènes bibliques de la Nativité et du Baptême de Notre-Seigneur, de la Très Sainte Vierge de Pitié et de sainte Madeleine, ainsi que les pélerins d'Emmaüs et la vie de saint Wendelin, patron de la paroisse. Un orgue, œuvre de Willy Meurer, est installé en 1964. L'instrument possède deux claviers de cinquante-six notes et un pédalier de trente notes, ainsi que des transmissions mécaniques.
Dans le cimetière, entourant l'église, se trouvent deux tombes intéressantes. La première est celle de la famille Geyer, élevée vers 1930, en grès, sur un modèle du XIXe siècle. Elle représente sainte Anne et sainte Catherine, un ange ainsi que le triangle de la Sainte-Trinité. Des symboles plus rares tels que des têtes d'angelots ailées, un coeur enflammé, la couronne d'épines, les cinq plaies du Christ y sont représentés, de même que les symboles macabres du saule pleureur, du crâne, du tibia, du sablier et du chandelier brisé. Le second tombeau est celui de Wendelin Sprunck, érigé dans le premier quart du XXe siècle. En grès sculpté, on y voit le saint patron du défunt, dans un décor néogothique.
Églises catholiques du canton de Bitche
Saint-Chrodegang d'Althorn - Sainte-Catherine de Bitche - Sainte-Croix d'Eguelshardt - Visitation de la TSV de Goetzenbruck -