Église Saint-Nicolas de Haspelschiedt

Situé au Nord-Est de la ville de Bitche, en plein pays couvert, le petit village de Haspelschiedt et son grand ban forestier sont traversés par le Schwartzenbach, un ruisseau qui alimente un magnifique étang, long de plus de deux kilomètres, et fort apprécié des pêcheurs de la région. Pour nous abandonner aux plaisirs de l'eau et de la baignade, il nous suffit de suivre la cohorte de voitures étrangères qui, venant de la frontière allemande, se dirige vers le village. Au bord du lac s'est installé un véritable village de toile. Les touristes ne savant pas qu'en decendant vers la pièce d'eau, ils passent à côté du Goetzengarten et du Heiligengarten et franchissent du même coup une très ancienne frontièe de catholicité dont la toponymie a gardé la trace. Ils ignorent sans doute aussi que les nombreux étangs de la région et leurs lits de marécages constituaient des zones de typhoïde et de typhus, à telle enseigne que le roi Louis-Philippe dut en faire assécher plusieurs.

Table des matières

I. Histoire
III. Mobilier IV. Cimetière V. Notes et références
 
II. Édifice
1. Autels
1. Notes
2. Statues
2. Références
3. Vitraux
4. Orgue
VI. Annexes
 
1. Bibliographie
2. Liens internes

L'église Saint-Nicolas de Haspelschiedt est érigée entre 1869 et 1874. Vue intérieure de l'église vers le chœur. Un crucifix en bois est encadré par les deux plaques en grès du monument aux morts de la paroisse, sous le porche de l'édifice. Vue intérieure de l'église vers la tribune.

I. Histoire

Du point de vue spirituel, le village de Haspelschiedt est tout d'abord succursale de la très ancienne et vaste paroisse-mère de Schorbach, dans l'archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui en proche Allemagne. En 1802, le village est érigé en paroisse autonome du nouvel archiprêtré de Bitche.

II. Édifice

Il s’agit d’un édifice de type basilical, avec trois nefs et un transept légèrement saillant, ainsi qu'un chœur polygonal. Pastichant le gothique du XIVe siècle, l'église est remarquable par l’harmonie de ses lignes et de ses formes, assurément une des plus belles églises de la région.

Une carte de 1564 nous apprend qu’une église gothique se situait déjà au centre du village à cette époque, tandis que les premières traces écrites remontent aux environs de 1700. Une chapelle dédiée à saint Nicolas, située au milieu du cimetière actuel au lieu-dit Kirchhof, est citée le 8 octobre 1710, à l’occasion d’une bénédiction de cloches par l’archiprêtre de Hornbach.

La toiture de la chapelle doit être restaurée en 1742, pour le coût de 234 livres et le 6 octobre 1803, l'abbé Lacombe, curé de Bitche, procède à une visite canonique, le village étant érigé en paroisse autonome depuis 1802. On note dans le rapport que Haspelschiedt, « une grande commune de 600 âmes … possède une chapelle suffisamment grande pour ses habitants, un presbytère et un jardin pour le vicaire résident ». On y constate aussi que « la chapelle est décemment décorée, sauf le tableau de Saint Nicolas qui doit être changé, car il ressemble plutôt à un sapeur qu’à un évêque ». Cette chapelle a disparu après 1890. 

Le 16 octobre 1864, le conseil municipal, sous la présidence du maire Maurice Bloch, « reconnaît la grande nécessité d’une nouvelle construction, vu l’état délabré de l’ancienne église. Il demande que le maire soit autorisé à désigner :

Au regard des plans et du devis établis par l'architecte sarregueminois Charles Desgranges (1823-1899), à la séance du 17 janvier 1867, le conseil « désire, avant d’y donner son approbation, connaître le chiffre exact de toutes les dépenses projetées. Il observe que l’emplacement de l’ancienne église a été choisi, il y a deux ans, non pour la commodité des habitants, mais par pure économie. Or, après réflexion, sachant qu’il faudrait créer un nouveau cimetière avec sa clôture, le conseil a préféré acquérir un terrain au centre de la commune, aux environs de la nouvelle maison d’école et prie Monsieur l’architecte de vouloir bien se rendre à Haspelschiedt ». Après de multiples tergiversations concernant l’emplacement, toujours pour des raisons financières, le conseil retient définitivement le 24 août 1867 la place vis-à-vis de l’école et en juin 1868, l’architecte Desgranges (note 1) présente un devis initial de 58 019 frs. Sous le mandat de Wendelin Maschino, les travaux sont confiés à l’entreprise Petit de Puttelange, qui ouvre le chantier début 1869. Sur recommandation insistante de la commune, elle commence par sonder le sol du Schwartzenberg

Entre-temps, les conseillers souhaitent ajouter un transept non prévu au plan initial, ce qui augmente les dépenses de 4 830 frs, malgré l’opposition de trois des leurs. Le chantier piétine cependant : l’entrepreneur en donne la faute au manque de pierres de taille de la qualité indiquée au devis, ce que rejette formellement la commune, qui reproche à Petit de n’avoir fait des sondages plus sérieux. Une demande de résiliation du marché des travaux est présentée en octobre 1869. Le conseil estime les motifs de Petit infondés et un accord  à l’amiable ne semble pas possible, l’entrepreneur réclamant 2 400 frs pour dommages et intérêts à cause du chômage de ses ouvriers, faute de pierres de taille. Il se voit également contraint de vendre ses chevaux, ne trouvant, dit-il, ni foin ni avoine dans le village. Petit n’a toujours pas repris les travaux à la date du 7 mai 1871. Un temps précieux est perdu, d’autant plus que l’ancienne église menace ruine. La mairie intervient alors auprès du Kreisdirektor, la région ayant changé de nationalité depuis l’issue de la guerre de 1870. Une seule solution semble se profiler au 14 juillet 1872 : engager une autre firme pour finir le gros-œuvre. P. Delay de Bitche achève la construction au printemps 1874 et la bénédiction a lieu le 14 juillet de cette même année. Le courage de P. Biache est à souligner, maire d’une commune heureusement florissante, qui a vu doubler la facture initiale.

On devine avec quelle ferveur les fidèles et leur curé Joseph Obry accueillent Mgr Willibrord Benzler, évêque de Metz, pour la consécration de leur « petite cathédrale », le 28 juin 1903. La grande épreuve du second conflit mondial n’épargne pas non plus le bâtiment et les paroissiens et l’abbé Fourny retrouvent leur église restaurée dans la splendeur que nous lui connaissons à la Pentecôte 1953. 

III. Mobilier

1. Autels

Les autels latérals sont traditionnels : à gauche, l'autel est dominé par une statue en bois de la Vierge à l'Enfant, tandis qu'à droite la statue en bois de saint Joseph est elle aussi accompagnée de l'Enfant-Jésus. Le nouvel autel présente un bas-relief sur la face du tombeau : saint Nicolas y apparaît avec les trois enfants, accompagné de l'inscription :
« sanctus Nicolaus ».

2. Statues

Une statue de sainte Anne est visible au fond du bas-côté droit, en entrant dans l'édifice.

3. Vitraux

Datés de 1956 et 1959, les vitraux de la nef et du transept sont réalisés par la maison Ott Frères de Strasbourg. présentent une galerie de figures saintes, féminines à gauche et masculines à droite. En partant du fond de l'église pour se diriger vers le chœur, on reconnaît : à gauche, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, sainte Odile, sainte Jeanne d'Arc, sainte Élisabeth de Hongrie et sainte Bernadette Soubirous ; à droite : le bienheureux Jean-Martin Moyë, saint Wendelin, saint Sébastien, saint Vincent de Paul, saint Dominique Savio. Trois vitraux plus anciens, œuvres d'un autre verrier, sont encore visibles dans le chœur : on peut y voir saint Nicolas et le miracle des trois enfants, le groupe du Calvaire, ainsi que saint Nicolas et l'église de Haspelschiedt (1).

Le vitrail central du chœur représente le groupe du Calvaire, avec la Sainte Vierge et saint Jean entourant le Christ en Croix. Sainte Thérèse est représentée sur un vitrail de l'église. Un vitrail représente sainte Odile.

4. Orgue

Un orgue, œuvre de l'atelier Haerpfer-Erman, est installé en 1958. L'instrument possède deux claviers de cinquante-six notes et un pédalier de trente notes, ainsi que des transmissions électro-pneumatiques.

IV. Cimetière



V. Notes et références

1. Notes

1. L'architecte Charles Desgranges a été chargé de la construction de l'église de la Visitation de la Très Sainte Vierge du village de Goetzenbruck, dans le même canton de Bitche, entre 1863 et 1866. Ceci explique les grandes similitudes qui existent entre les deux édifices, l'église de Haspelschiedt constituant une « réplique » modeste de sa grande sœur.

2. Références

1. Base Palissy : notice des vitraux de l'église de Haspelschiedt (page consultée le 7 août 2012).

VI. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes

Églises catholiques du canton de Bitche

Saint-Chrodegang d'Althorn - Sainte-Catherine de Bitche - Sainte-Croix d'Eguelshardt - Visitation de la TSV de Goetzenbruck -
Sainte-Croix de Hanviller - Saint-Nicolas de Haspelschiedt - Saint-Maurice de Lemberg - Saint-Wendelin de Liederschiedt -
Nativité de la TSV de Meisenthal - Saint-Jacques-le-Majeur de Mouterhouse - Saint-Bernard de Reyersviller - Assomption de la TSV de Roppeviller -
Saint-Louis de Saint-Louis-lès-Bitche - Saint-Rémi de Schorbach - Sainte-Élisabeth de Sturzelbronn

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