Le
Bitscherland
possède un
patrimoine
religieux
très riche.
Il recèle de charmantes petites chapelles et
d'églises remarquables, d'humbles oratoires
nichés à la lisière des
forêts. Son territoire est parsemé de
très nombreux
calvaires
et croix de chemin,
rappelant au promeneur la foi de ceux qui l'ont
précédé dans ce pays. La situation de
la région, sur les marges de la Lorraine catholique,
entraînant l'affirmation d'une
foi
vive
face aux protestants des pays voisins, confortée par une
vieille
tradition religieuse d'une bonne partie des émigrants,
explique
la prédominance du patrimoine religieux, qui a
laissé son
empreinte dans le paysage artistique. Une empreinte toujours
renouvelée, tant les mentalités restent
profondément ancrées dans leurs traditions.
Table des matières
I. Hagiographie
Faisant partie du groupe
des
saints
auxiliaires, sainte
Marguerite d'Antioche de Pisidie est une vierge martyre du IVe
siècle, fêtée le 20 juillet. La
tradition,
véhiculée notamment par la
Légende
dorée
de Jacques de Voragine, rapporte que la pieuse femme aurait
été avalée par un monstre, dont elle
transperça miraculeusement le ventre pour en sortir. C'est
la
raison pour laquelle elle est représentée
généralement « issant du dragon
» (
1).
II. Chapelles
1. Olferding
Dans le
Bitscherland,
on peut citer deux lieux de culte qui ont un lien tout particulier avec
la sainte. Il s'agit tout d'abord de la
chapelle Sainte-Marguerite du hameau d'
Olferding,
situé entre
Gros-Réderching
et
Bettviller
: datant du XVe siècle, elle constituait
le
but d'un pélerinage à
sainte Marguerite, invoquée en ce lieu pour la protection du
bétail, ainsi que lors de grandes sécheresses. Un autel
avec retable, réalisé
par le
sculpteur
Johann
Martersteck
et fourni en 1755, a disparu depuis bien
des années. Le bel édifice est malheureusement en ruines
depuis le début du XXe siècle, malgré une
tentative de sauvegarde en 1972 qui a échoué (
2,
3).
2. Schweyen
Le second oratoire est la
chapelle des saints à
Schweyen,
aussi appelée localement
Heiligenhäusel,
qui est située en bordure de la route menant à
Rolbing.
Un premier édifice a pu
exister en ce lieu dès le XVIIIe siècle et aurait
été en partie rebâti en 1883,
puis reconstruit
à l'identique vers 1955-1956 après les
dégâts de la
seconde
guerre mondiale. La chapelle doit très
vraisemblablement son nom aux statues des saints qui s'y
trouvaient avant la dernière guerre :
Notre-Dame
des Sept-Douleurs,
sainte Marguerite,
saint
Wendelin,
saint
Blaise et
saint
Georges.
La chapelle des Saints constituait le
but d'un ancien pélerinage à sainte Marguerite,
invoquée en ce lieu par les femmes enceintes. Une nouvelle
statue de la sainte, tenant en laisse le dragon et portant la palme du
martyre, trône dans une niche au-dessus de l'autel depuis la
restauration des années 1950.
III. Statues
Figurant au sein du groupe des
saints auxiliaires, une statue de sainte Marguerite est située dans la
Pauluskapelle
ou chapelle Saint-Paul de Soucht. En terre cuite, elle date très
vraisemblablement du milieu du XIXe siècle, quelques
années avant l'
annexion allemande de 1871, puisque le nom des statues est inscrit en français. Une statue de
sainte Marguerite, terrassant le dragon, est située dans une niche creusée dans le mur Est de la
Felsenkapelle de
Schorbach.
IV. Croix
Sainte Marguerite apparaît sur différentes croix et calvaires qui parsèment l'ensemble du Bitscherland (
note 1). On peut supposer, sans réelle crainte de se tromper, que la
présence de sainte Marguerite sur la croix de la
chapelle de Singling est à mettre en lien avec le culte dont
elle
fait l'objet à la chapelle d'
Olferding, toutes deux situées sur le territoire de la paroisse de
Gros-Réderching. Tout comme à Gros-Réderching, le culte de sainte Marguerite dans le village de
Schweyen et sa présence sur la
croix de la rue de l'église sont très vraisemblablement liés à sa vénération dans la
chapelle des saints depuis le XVIIIe
siècle.