III. Fermiers anabaptistes | IV. Notes et références | V. Annexes | |
II. Chapelle
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Le hameau d''Olferding, appelé Olferdingen en allemand, constitue une annexe du village de Gros-Réderching et est situé à environ un kilomètre cinq cents du chef-lieu, dans la vallée du Wolferbach. De part et d'autre du chemin menant au hameau voisin de Guising et au village de Bettviller, la ferme actuelle et les ruines de la chapelle Sainte-Marguerite demeurent les seuls vestiges de l'ancien domaine d'Alberting, devenu Olferding par évolution onomastique. Le hameau d'Olbertingen est cité en 1755 : il dépendait de la franchise de Rimling, malgré sa situation sur le ban de Gros-Réderching. On signale qu'une seule ferme subsiste du village d'Alberting, en 1594, sur le ban d'Enchenberg : est-il question de notre localité actuelle d'Olferding ou bien s'agit-il d'une autre ?
La ferme du Olferdinger Hofest une ancienne possession du duc de Lorraine. Elle est donnée en fief par le duc Léopold Ier de Lorraine, en 1714, à Henri de Mallan, chevalier irlandais qui est devenu l'un de ses gardes du corps. Jacques-Henry, fils d'Henri et lieutenant au régiment de Saxe, fait bâtir l'ensemble des bâtiments actuels à partir de 1737 (datation par source). Né et résidant à Alberting, celui-ci confie sans doute les travaux aux maçons Gavenesch du proche village de Bining. Le logis, a gardé son allure d'origine malgré la construction de bâtiments modernes à proximité, qui défigurent malheureusement la vue d'ensemble. Présentant une élévation à travées et ordonnancée, le plan massé rattache l'édifice à l'architecture bourgeoise bien plus qu'à l'architecture rurale. Deux pavillons sont situés de part et d'autre de la façade principale, tandis que l'ensemble est surmonté de toits à forte pente, en pavillon avec croupe, recouverts de tuiles plates (1, 2, 3).
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Datant du XVe siècle, la chapelle Sainte-Marguerite d'Olferding constituait le but d'un pélerinage local à sainte Marguerite, invoquée en ce lieu pour la protection du bétail, ainsi que lors de grandes sécheresses. Un autel avec retable, réalisé par le sculpteur Johann Martersteck et fourni en 1755, a disparu depuis bien des années. Le bel édifice est malheureusement en ruines depuis le début du XXe siècle, malgré une tentative de sauvegarde en 1972 qui a échoué (4). Il s'agit d'un bâtiment de plan allongé à vaisseau unique, en grès et calcaire. Surmonté d'un petit campanile et d'une flèche polygonale sur la première travée de la nef en façade, l'oratoire possédait un chœur carré. Il était couvert d'un toit à longs pans de tuiles plates et d'ardoise (5, 6). La pierre tombale de Henri de Mallan, chevalier irlandais qui reçoit le fief du duc de Lorraine, se dresse contre un mur de l'édifice (7).
Andreas Roggy est né à la ferme d'Olferding le 28 novembre 1852, dans une famille d'agriculteurs anabaptistes mennonites, établie de longue date en Alsace-Moselle. Il épouse le 10 septembre Anne-Marie Keller, née le 10 septembre 1863. Ils auront quatre enfants ici avant d'émigrer pour les États-Unis d'Amérique en 1886. La famille s'installe ensuite à Brooklyn, quartier de New York, où ils auront douze autres enfants (8). On découvre, dans le cimetière anabaptiste de Gentersberg, la sépulture d'une certaine Elisabeth Nafziger, née Roggy. Un cimetière mennonite aurait existé à Olferding même, sans qu'aucune trace n'en demeure aujourd'hui (9).