Calvaires et croix de chemin à Lengelsheim

Une croix monumentale est érigée au niveau du numéro 39, rue de la fontaine : la croix se situe au bord du ruisseau du Bittenbach. En grès rose badigeonné, il s'agit d'une croix à fût-stèle et socle galbés, datant du XIXe siècle. Trois personnages sont représentés sur le registre inférieur du fût-stèle : sainte Catherine et un saint évêque, surmontés d'une sainte femme tenant l'épée, peut-être sainte Lucie. La colombe du Saint-Esprit dans une gloire rayonnante occupe le registre supérieur du fût (1).

Une croix monumentale est élevée en face de la maison numéro 21, rue principale, au bord du ruisseau du Bittenbach. En grès rouge badigeonné et peint en polychromie pour les personnages, il s'agit d'une croix à fût-stèle et socle droits. La croix est érigée en 1758 - date portée -, en remerciement à la suite d'une épizootie ; le socle est restauré en 1864 - date portée sur la face du socle -, l'ensemble en 1891 - date portée sur le côté gauche du socle - et le croisillon à nouveau vers 1970. Elle représente Notre-Dame des Sept-Douleurs et saint Jean sur le registre supérieur du fût, tandis que la Vision de saint Hubert est représentée sur le registre inférieur ; saint Wendelin occupe la face du socle de la croix. Une inscription figure sur le côté gauche du socle et indique les conditions d'érection de la croix : « ERRICHTET ZUR EHRE GOTTES WEGE D. VIEHSEUCHEL 1758 - ERNEUERT 1891 ». Chaque année, la journée du 6 septembre était chômée à Lengelsheim en souvenir de la fin de l'épizootie (2).

3. Rue principale num. 2

Une croix monumentale est érigée elle aussi dans la rue principale. Elle se situe à l'extrémité Est de la rue, du côté de Breidenbach et à l'embranchement avec le chemin menant à la ferme du Breitsietershof et le hameau d'Olsberg. En grès badigeonné, il s'agit d'une croix à fût-stèle et socle droits. Elle est érigée en 1854 - date portée -, aux frais de Jakob Schmit et de son épouse Christine Vogel, en souvenir de leur fils mort à la guerre. L'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge est représentée sur le registre supérieur du fût, tandis que saint Jacques et une sainte femme qui doit être sainte Christine - les saints patrons des commenditaires - sont représentés sur le registre inférieur. Saint Wendelin occupe la face du socle et des têtes d'angelots ailées figurent au sommet du croisillon. Deux inscriptions en allemand sont gravées sur la croix : au sommet du fût, une oraison jaculatoire est reportée, ainsi que l'indulgence tarifée dont elle bénéficiat ; à la base du fût-stèle, on apprend les conditions d'érection de la croix : « DIESES KREUTZ HAT LASSEN AUFRICHTEN JAKOB SCHMIT UND CHRISTIN VOGEL WEGEN IHREN SOHN DER GESTORBEN IST BEY DEN SOLDATEN 1854 » (3).

Très loin du village, en bordure du Bitscherweg ou chemin de Bitche, une première croix de chemin est élevée en 1832. Le cadastre nomme ce lieu Links am Bitscherweg, mais la tradition locale lui préfère l'appellation de Aux deux croix, à cause de la présence de deux croix à quelques mètres l'une de l'autre, de chaque côté du chemin. La croix rappelle en une longue inscription en allemand, gravée au revers, le voyage de Jean-Nicolas Haller et de son épouse Catherine Leichtnam, partis pour l'Amérique en 1831, la tempête à laquelle ils ont survécu et l'érection d'une croix au pays natal par François Leichtnam, le père de la jeune femme. En grès rose, la croix est à fût-stèle et socle galbés. Elle représente sur le fût saint Jean et sainte Catherine, les saints patrons des commenditaires, surmontés de la colombe du Saint-Esprit. Un cœur rayonnant crucifère orne la face du socle (4).

Une seconde croix de chemin est érigée en bordure du Bitscherweg la même année 1832 - date portée sous l'inscription, à la base du fût-stèle. En grès rose badigeonné, il s'agit d'une croix à fût-stèle et socle droits. Elle représente sur le fût la Très Sainte Vierge et saint Jean, ainsi qu'une tête d'angelot ailée. Le croisillon a été remplacé et l'ancien a été abandonné au pied de la croix (5).

Sur le chemin menant à la ferme du Bersiederhof, au Sud du village, une première croix de chemin est élevée à environ cent cinquante mètres du village : elle surplombe le chemin, dans le premier tournant. En grès gris, il s'agit d'une croix à fût-stèle droit. Elle est érigée en 1882 - date portée - aux frais de Peter Demmerle, de son épouse Catherine Kirsch et de leur fils Peter. Le fût-stèle représente saint Pierre et sainte Catherine - les saints patrons des commenditaires - sur le registre inférieur, tandis que saint Laurent - patron de l'église paroissiale de Lengelsheim - figure sur le registre supérieur. Au pied du fût, une inscription précise les conditions d'érection de la croix : « ERRICHTET DURCH PETER DEMMERLE UND CATHERINE KIRSCH U. IHREN SOHN PETER IM JAHR 1882 ». Le croisillon a été arraché et remplacé par un croisillon moderne ; le socle, cassé, a été recimenté à certains endroits (6).

Une croix de chemin est érigée en bordure de l'ancien chemin de Lengelsheim à Nousseviller-lès-Bitche, surplombant aujourd'hui la route menant du village vers la voie rapide de Bitche à Zweibrücken, quelques mètres après la grotte Notre-Dame. En grès gris, il s'agit d'une croix à fût-stèle droit. Elle est élevée en 1862 - date portée - aux frais de Caspar Fabing et de son épouse Anna Kirsch. Elle représente sur le fût-stèle l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge. Une inscription, figurant à la base du fût-stèle, nous précise les conditions de l'érection de la croix : « ERRICHTET DURCH CASPAR FABING UND SEINER EHRFRAU ANNA KIRSCH ANNO 1862 » (8).

Une croix de chemin sur le plateau, au lieu-dit À la Croix Rouge. En grès gris peint en couleurs acidulées, il s'agit d'une croix à fût-stèle et socle droits, datant de la première moitié du XIXe siècle et restaurée plus tard par la famille Kirsch. Elle représente la Très Sainte Vierge et saint Jean sur le fût-stèle, surmontés de la colombe du Saint-Esprit. Une inscription figure sur la face droite du fût-stèle : « ERNEURT ZUR EHRE GOTTES D. FAMILIE KIRSCH » (9).

Un calvaire est érigé dans la rue de la grotte, faisant face à la grotte de Lourdes qui surplombe le village. En grès rose badigeonné en blanc, il s'agit d'une croix à fût-stèle droit et socle galbé, datant de la première moitié du XIXe siècle. Elle représente sur le socle saint Wendelin, tandis que saint Laurent et sainte Barbe sont situés au milieu du fût-stèle. Les statues sculptées en ronde-bosse de la Très Sainte Vierge et de saint Jean, posées sur le socle, encadrent le fût-stèle. Des statuettes de saint Joseph et de saint Antoine de Padoue encadrent pour leur part le croisillon. Une inscription en allemand figure à la base du fût-stèle et invite le passant à méditer sur les douleurs du Christ : « Vois s'il y a une douleur semblable à la mienne ». Le croisillon a été remplacé, tandis que les statues de la Sainte Vierge et de saint Jean sont en très mauvais état : la tête de l'apôtre est manquante et les statues ont été recimentées (10).

Quatre croix remarquables s'élèvent encore dans le cimetière communal, autour de l'église Saint-Laurent. La première est adossée à la façade Ouest de l'édifice, partie droite. Elle est élevée en 1819, l'année même de la construction de l'église. En grès rose badigeonné en blanc et peint en couleurs claires pour les personnages, il s'agit d'une croix à fût-stèle galbé et socle galbé en plan. L'iconographie est fort rare (unique dans le canton de Volmunster - ce qui mériterait sans doute une protection particulière -, on la retrouve seulement sur une croix du village de Reyersviller, dans le canton de Bitche) : le fût représente les personnages bibliques d'Adam et Ève, situés de part et d'autre d'une croix fleurdelisée, autour de laquelle est enroulé un serpent. Deux têtes d'angelots ailées sont situées au sommet du fût, tandis que trois autres occupent les trois extrémités du croisillon. Un cœur enflammé occupe le centre du socle de la croix. Une première inscription figure à la base du fût-stèle : « DIESES KREUTZ IST AUFGERICHTE WORDEN ZUR EHREN GOTTES » ; une seconde inscription figure à la base du croisillon : « O CRUX AVE SPES UNICA 1819 ». La croix est à comparer à celle située sur le plateau Saint-Hubert, à Reyersviller, représentant la même croix semée de cœurs, autour de laquelle s'enroule un serpent semblable sculpté sur le fût-stèle : elle est sans aucun doute à attribuer au même sculpteur (11).

La deuxième croix de cimetière est également adossée à la façade Ouest de l'édifice religieux, mais du côté gauche de l'entrée. Elle est élevée à la même époque - vers 1819 - et vraisemblablement par le même sculpteur que la première. En grès rose badigeonné en blanc, il s'agit d'une croix à fût-stèle et socle galbés. Elle représente sur le fût saint Pierre - affublé du coq - et sainte Marguerite. Exactement comme sur la première croix, deux têtes d'angelots ailées sont situées au sommet du fût, tandis que trois autres occupent les trois extrémités du croisillon. Un cœur enflammé dans une gloire rayonnante occupe le sommet du fût. La tête et le buste du Christ ont été arrachés ; par ailleurs, la croix est malheureusement cachée en partie, par l'installation du chauffage et par le monument aux morts (12).

La troisième croix se situe dans la partie Sud du cimetière, à la hauteur de la sacristie. En grès rose badigeonné, tandis que les saints sont peints en polychromie, il s'agit d'une croix à fût-stèle et socle galbés. Datée de 1797 - date portée à la base du croisillon - et plus élégante que les trois autres, la croix représente sur le socle saint Laurent, patron de la paroisse, et sans doute sainte Vérène, protectrice des troupeaux qui est particulièrement vénérée dans la chapelle de pélerinage qui lui est dédiée à quinze kilomètres de là, près du village d'Enchenberg. Ayant abandonné l'allure hiératique dans laquelle ils sont très souvent campés, la Très Sainte Vierge et saint Jean occupent le registre inférieur du fût-stèle, se lovant dans sa partie la plus large. Deux têtes d'angelots ailées, ainsi qu'une étoile, occupent le registre supérieur du fût. L'oraison jaculatoire « O CRUX AVE SPES UNICA » est gravée au sommet du fût-stèle, surmontée du crâne et des tibias croisés (13).

Une croix de cimetière, en grès sculpté et en bois, est adossée à la façade Nord de l'église Saint-Laurent. Il s'agit d'une croix à fût-stèle droit galbé en plan et socle galbé en plan, datant très vraisemblablement du XIXe siècle. Le socle et le fût-stèle ont été remployés comme croix de mission. La face du fût-stèle représente la Vierge de Pitié : la Vierge Marie reçoit dans ses bras le corps de Jésus lors de la descente de la Croix (14).

Il faut nécessairement citer les deux principaux oratoires de la commune, dédiés tous deux à la Sainte Vierge : le premier, dédié à Notre-Dame, se situe en bordure de la route menant à Volmunster, quelques mètres après les dernières maisons du village ; le second, dédié à Notre-Dame de Lourdes, est située au bout de la rue de la grotte. Tous deux sont creusés dans le grès rose et constituent des buts de pélerinage local, fidèlement entretenus par les paroissiens. Datant toutes deux de 1891, les deux fontaines du village sont surmontées de statues de saint Wendelin et de saint Laurent, patron de la paroisse.

Une croix en granit poli, datant très vraisemblablement de la première moitié du XXe siècle, se situe en bordure de la rue principale, en direction de Breidenbach, quelques dizaines de mètres avant la croix de 1854. Une inscription figure sur le fût : « Mein Jesus Barmherzigkeit » (Mon Jésus, miséricorde). Une réplique de la grotte de Lourdes, réalisée par un privé, se situe sur la terrasse de sa maison, au carrefour des rues principales et du moulin. Une statue de Notre-Dame de Lourdes est encore érigée dans le jardin d'une maison de la rue principale, sur un piédestal. Les vestiges du croisillon et du sommet du fût d'une tombe, sont replacés dans le jardin d'une maison.


VI. Notes et références

1. Notes


2. Traductions


3. Références


VII. Annexes