« Accolés aux églises ou bien à proximité immédiate, dans l'un des angles du cimetière, des ossuaires ont été construits par les communautés paroissiales dès le XVe siècle, et ce jusqu'au XVIIIe siècle, pour reccueillir les ossements des morts quand ils étaient relevés. Sur la vingtaine dont parlent les visites canoniques qui se sont succédé au XVIIIe siècle, invitant les paroisses à les reconstruire ou à rétablir les toitures, il n'en subsiste plus que quatre aujourd'hui, les dernières décennies du XIXe siècle ayant vu leur destruction : ceux de Rimling et de Siersthal, situés en sous-sol, sous la sacristie, celui de Rahling situé dans l'angle formé par la tour-clocher et la nef, et le célèbre ossuaire de Schorbach isolé dans le cimetière, en face de la tour.
Leur façade, ouverte, permettait aux vivants d'avoir sans cesse sous les yeux l'empilement des ossements, les invitant à méditer sur leurs fins dernières mais aussi à prier pour les trépassés. Aujourd'hui, et cela depuis quelques années seulement, de nouveaux bâtiments s'élèvent à proximité des églises, dans les cimetières souvent désaffectés : ce sont les morgues destinées à accueillir les corps des défunts avant leur inhumation, et dont l'une des finalités semble bien être d'occulter la mort aux vivants, en plus d'un souci hygiéniste » (Le Pays de Bitche, p. 9).