Croix de mission dans le Bitscherland

Le Bitscherland possède un patrimoine religieux très riche. Il recèle de charmantes petites chapelles et d'églises remarquables, d'humbles oratoires nichés à la lisière des forêts. Son territoire est parsemé de très nombreux calvaires et croix de chemin, rappelant au promeneur la foi de ceux qui l'ont précédé dans ce pays. La situation de la région, sur les marges de la Lorraine catholique, entraînant l'affirmation d'une foi vive face aux protestants des pays voisins, confortée par une vieille tradition religieuse d'une bonne partie des émigrants, explique la prédominance du patrimoine religieux, qui a laissé son empreinte dans le paysage artistique. Une empreinte toujours renouvelée, tant les mentalités restent profondément ancrées dans leurs traditions.

Table des matières

1. Missions paroissiales	3. Notes et références
2. Croix de mission	4. Annexes
	a. Bibliographie
	b. Liens internes

On entend par le terme de mission populaire des activités de renouveau religieux menées au sein d'une population déjà christianisée et d'une communauté déjà existente. Son but n'est pas tant le baptême de nouveaux convertis ou la création d'églises, mais bien plus l'intensification de la vie de foi. La pratique des missions paroissiales s'est développée au XVIIIe siècle sous l'impulsion de saint Alphonse-Marie de Liguori et de l'ordre des Rédemptoristes qu'il a fondé, mais aussi par les Jésuites et les Capucins (note 1). Des semaines de mission sont ainsi organisées dans tout le monde catholique, par la visite de clercs ou de religieux spécialement formés. Sermons, conférences, exhortations spirituelles, prêches et confessions sont autant de tentatives pour consolider les connaissances de la foi et de revivifier la pratique religieuse des fidèles (note 2).

Une mission paroissiale est un prêche, d'une durée généralement d'une semaine, qui est effectuée périodiquement dans une paroisse par des prédicateurs venus d'ailleurs. De telles missions ont été organisées en France dans de nombreuses paroisses, en moyenne une tous les dix ou quinze ans et cela jusque vers 1970 (note 3). Les fidèles étaient alors très souvent séparés par conditions d'âge et de sexe : hommes, femmes, célibataires, adolescents ou enfants (note 2).

Souvent, une croix de mission était érigée afin d'en conserver le souvenir. Elle porte en général une inscription comportant le nom du prédicateur ainsi que la date de cette mission, avec parfois le thème et les indulgences dont bénéficient les fidèles qui y ont assisté (note 4). Plusieurs croix de mission sont encore visibles dans le Bitscherland, presque toujours adossée aux églises paroissiales, ou bien situées à proximité. On peut en voir encore adossées à la tour-clocher de l'église Saint-Hubert de Breidenbach, au mur de la sacristie de l'église Saint-Pierre d'Enchenberg, à la façade de l'église Saint-Laurent de Lengelsheim, de l'église de l'Assomption de la Très Sainte Vierge de Roppeviller, de l'église Saint-Pierre de Hottviller et de l'église Saint-Maurice de Lemberg, ainsi qu'à proximité de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Mouterhouse et sur la place devant l'église de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge de Lambach.