Chapelle Saint-Sébastien de Bitche
Située au cœur du
pays de Bitche, dans une
dépression bordée de vertes collines boisées où se croisent les routes de
Sarreguemines à Haguenau, de Sarreguemines à
Wissembourg et de Saverne à Pirmasens, la charmante petite ville de
Bitche possède un très grand ban de 4040 hectares, le
second après celui de la commune voisine de
Mouterhouse. Elle est
implantée en bordure du
pays
couvert, dans une zone cependant fort défrichée. Les seuls ruisseaux
qui irriguent cette cuvette marécageuse sont la
Horn au nord, et un rû né de
l'
étang de Hasselfurth qui alimente jusqu'à son assèchement en 1820 le
Stadtweiher,
au pied de la citadelle. Au milieu de
la dépression se dresse une étroite barre
rocheuse de grès rose, longue de 475 mètres et dominant
la plaine de près de cent mètres, qui a porté
successeivement le château puis l'imposante et
majestueuse
citadelle, fierté de la cité
et de son pays. Trois agglomérations d'inégale importance se forment à ses pieds, pour
former plus tard la ville de Bitche, entourée très tôt d'une muraille et percée
de
deux portes.
Table des matières
I. Histoire
La petite chapelle Saint-Sébastien de
Bitche est érigée au Nord de la cité fortifiée, en bordure du chemin menant au moulins de Ramstein, de l'Ochsenmühle et de la Schwingmühle, dans la vallée de la Horn. L'humble oratoire se situe à proximité du fortin de la Roche-Percée ou fort Saint-Sébastien,
construit à la moitié du XIXe siècle et auquel la chapelle donnera aussi son nom. La chapelle Saint-Sébastien est construite
au
XVe siècle, dans ce qui est alors le cimetière de
la ville de
Bitche. En 1718, ce site étant considéré comme
saturé, un nouveau cimetière est créé à proximité de la
chapelle de l'Étang. Puis, ce n'est qu'en 1757 que le
cimetière actuel
voit le jour, situé pour sa part en bordure de la
route de Sarreguemines.
À partir de 1763, la
chapelle ne joue donc plus son rôle essentiel de chapelle de
cimetière, mais elle demeure un lieu de
pèlerinage fréquenté à
saint
Sébastien, particulièrement populaire dans la
région à cette époque. La chapelle ainsi que le
cimetière sont rouverts après la seconde guerre mondiale,
afin de procéder à des inhumations
militaires. Le lieu
demeure fidèlement entretenu par les associations locales
d'Anciens combattants.
II. Édifice
Il
s'agit d'un édifice simple de plan allongé, à
vaisseau unique, en grès et moellon sans chaîne en pierre
de taille enduit. Le toit est à longs pans et à forte
pente, recouvert de tuiles plates.
III. Mobilier
Dans le petit chœur de la chapelle, fermé par une belle grille en fer forgé, les
statues de saint
Wendelin et de saint Roch
entourent celle de saint
Sébastien, patron de l'oratoire.
À l'intérieur de la chapelle se trouve également
la plaque funéraire de François Céron. Cité
comme maître cuisinier et aubergiste à Bitche, il est décédé le 21 novembre 1654 ou
1684, le troisième chiffre étant difficilement identifiable. À l'extérieur de la chapelle
se dresse une belle croix en bois qui date pour sa part de la seconde
moitié du XVIIIe siècle.
IV. Croix monumentale
Une belle
croix
monumentale en grès sculpté se dresse à gauche de
l'entrée du petit cimetière, entourant la chapelle Saint-Sébastien. Possédant un socle en
balustre avec
fût-stèle galbé, la croix est très vraisemblablement
élevée dans la seconde moitié du XVIIIe
siècle. Le croisillon est quant à lui refait à la
fin du XIXe ou au début du XXe siècle. Un cœur
enflammé dans une nuée rayonnante
est représenté à la base de la croix, de
même que sur le socle. Sur le fût-stèle, la
Très
Sainte Vierge Marie et
saint Sébastien apparaissent surmontés de deux têtes d'angelots ailées.
D'autres symboles y figurent aussi, tels qu'une
guirlande de laurier ou encore une étoile filante.
V. Rue Saint-Sébastien
Conduisant à la chapelle qui porte son nom,
la rue Saint-Sébastien est une vieille rue à l'intérieur de l'enceinte
urbaine, qui est visible sur tous les plans anciens de la cité fortifiée de Bitche. Descendant
en pente douce vers le nord, elle était autrefois fermée par une poterne, la porte de la Roche-Percée, qui sera détruite durant l'annexion allemande de 1871. Bordée de maisons modestes, dont certaines
étaient habitées par des artisans - des insignes de cordonnier sur une clef de
porte piétonne en témoignent -, elle présente une suite de décrochements dans les
pignons, dont l'un a conservé son pan-de-bois original. En dépit des transformations des
façades au fil des années, la rue, dominée par la haute masse bienveillante de la citadelle,
conserve son agréable charme provincial.
VI. Notes et références
VII. Annexes
1. Bibliographie
- JACOPS
(Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT (Didier), Le Pays de Bitche
(Moselle), Metz, Éditions Serpenoise, 1990, p. 27-38.
2. Liens internes
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