Cimetière de Schorbach

Le village de Schorbach se situe à la limite des pays couvert et découvert et à quelques kilomètres seulement au nord-ouest de la ville de Bitche. Adoptant un plan inorganisé, le village occupe les versants d'un vallon très encaissé arrosé par le Schorbach, un affluent de la Horn. Le patrimoine religieux du village est très riche, puisqu'il possède dans son cimetière le célèbre ossuaire du XIIe siècle, ainsi que l'église Saint-Rémi consacrée à la même époque et reconstruite en 1774, le presbytère, une grotte dédiée à Notre-Dame de Lourdes, une quinzaine de croix de chemin et de calvaires parsemant le ban communal et trois chapelles, disséminées autour du village : la chapelle Saint-Wendelin, la chapelle Sainte-Thérèse et la Felsenkapelle. Les trop nombreuses guerres fratricides ont elles aussi marqué le paysage puisque, en bordure du chemin menant à Bitche par les hauteurs de la Rosselle, se situe le Bayerngrab, rappellant la mort des soldats allemands lors du siège de 1870.

Table des matières

III. Croix de cimetière V. Notes et références VI. Annexes
 
IV. Tombes remarquables

I. Description historique

L'église de Schorbach est une très ancienne paroisse, relevant jusqu'à la mise en place des réformes des circonscriptions ecclsiastiques entreprises en 1802, de l'archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui en proche Allemagne ; c'est à cette date que la paroisse est intégrée au nouvel archiprêtré de Bitche, créé à l'occasion. Il s'agit de la première, et jusqu'à la Révolution française, de l'unique paroisse de la région de Bitche, ne relevant pas de la puissante abbaye cistercienne de Sturzelbronn, fondée en 1135 grâce aux libéralités du duc de Lorraine Simon Ier le Gros (1076-1138). Dédiée à saint Rémi, avec sa tour quadrangulaire datant du XIIe siècle et sa nef de style gothique, l'église est juchée en haut d'un promontoire de grès encore appelé butte des Païens ou Heidenhübel, sur une terasse soutenue par un haut mur apareillé. L'église est consacrée en 1143 par le légat pontifical Theotwin, cardinal de Sainte-Ruffine, comme en témoigne le très beau et remarquablement bien conservé  tympan scellé dans le mur est de l'édifice. À cette époque, Schorbach étant la paroisse-mère de toute la région de Bitche, les fidèles des alentours s'y rendent à l'occasion des fêtes religieuses ou encore pour y enterrer leurs défunts. L'édifice religieux est reconstruit une nouvelle fois en 1774.

Le cimetière communal entoure aujourd'ui encore l'église paroissiale, limité géographiquement par le rebord du promontoire gréseux du Heidenhübel qui porte l'église paroissiale, le cimetière et le presbytère. L'exiguïté du lieu désigné aux inhumations de ces très nombreux fidèles dépendants de l'église-mère de Schorbach - entourant l'église et forcé de suivre la forme du plateau où est posée l'édifice, au sommet d'un promontoire rocheux - explique fort aisément le besoin pour la population de déterrer ses morts après un certain laps de temps et de leur donner une seconde sépulture, définitive, dans une fosse qu'elle aurait cherché à protéger contre les intempéries par une construction surélevée. Cette hypothèse est d'autant plus admissible qu'à Schorbach en particulier, jusque vers 1860, la translation des restes des défunts de leur tombe à l'ossuaire commun se faisait selon un certain rite et en présence des familles. Cet ossuaire remarquable a ainsi accueilli les ossements des fidèles de la vaste paroisse entre 1136 et la Révolution française de 1789.

Dans la paisible vallée du Schorbach : l'église Saint-Rémi, entourée du cimetière, est posée sur un éperon rocheux, nommé localement Heidenhûbel ou butte des païens. L'ossuaire de Schorbach, qui a reçu des ossements entre 1136 et la Révolution française de 1789, se situe dans le cimetière de Schorbach, à proximité de l'entrée de l'église Saint-Rémi. La croix monumentale du XVIIIe siècle, déplacée de l'autre côté du cimetière depuis la dernière guerre. Le chevet de l'église Saint-Rémi : l'édifice occupe tout l'espace disponible sur le plateau gréseux qui émerge dans la vallée. La deuxième croix du cimetière, située encore devant l'ossuaire en 1936. La croix, adossée au chevet de l'église dans le cimetière, est érigée en 1707.

II. Geiseneck

Le terrain entourant la proue de l'impressionnant rocher qui émerge au milieu de la vallée du Schorbach, portant la fière église Saint-Rémi, est dit Geiseneck, ce que l'on traduit un peu trop facilement par le coin des chèvres. Selon les explications qu'en donnent traditionnellement les villageois, il tiendrait son nom d'un ancien habitant de ce lieu qui se serait prénommé Gais. Une autre interprétation, celle qui est communément admise de par sa vérification pragmatique, est la suivante : les chèvres sont connus pour être des animaux particulièrement remuants, très portés sur les jeunes pousses et les jeunes bourgeons et par le fait même, sont nuisibles dans les nouvelles plantations. Il fallait donc les en écarter. C'est la raison pour laquelle elles n'étaient pas admises sur les pâtures du gros bétail ; on leur réservait des endroits écartés des forêts et des champs cultivés. Ce fait serait à l'oigine de notre toponyme.

Mais la situation du site dans le village de Schorbach n'admet guère ce sens. On pourrait penser aussi à un ancien cimetière. Le radical caché dans ce nom pourrait bien être Ga-ise, et désigner la déesse de la terre, celle qui reçoit les défunts dans son domaine souterrain. Si cette supposition se confirmait, il pourrait s'agit d'un ancien cimetière et la situation des parcelles ainsi dénommées, à l'entour du cimetière actuel mais en contrebas, semble bien orienter vers cette interprétation.

III. Croix de cimetière

Le cimetière de Schorbach, entourant encore la belle église Saint-Rémi, renferme deux croix particulièrement intéressantes, en grès sculpté. La première est élevée en 1707, date portée, aux frais de Claude Lang, serrurier à Bitche. Elle représente les emblèmes professionnels du bienfaiteur, c'est-à-dire des clefs, une fleur dans un cartouche et une coquille. Adossée au chevet de l'édfice, la croix est à socle droit, fût droit à niche et croisillon en croix latine.

La seconde croix est érigée elle aussi au cours du XVIIIe siècle. Elle se trouvait, avant la dernière guerre mondiale, devant l'ossuaire, mais a été déplacée depuis, de l'autre côté de l'entrée de l'église paroissiale. Elle représente la colombe du Saint-Esprit, saint Jean-Baptiste, peut-être la scène de la Visitation, des têtes d'angelots ailées, ainsi qu'un calice. Il s'agit d'une croix avec socle en balustre, fût-stèle galbé et croisillon en croix latine.

IV. Tombes remarquables



V. Notes et références



VI. Annexes

1. Bibliographie

2. Liens internes
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