Achen
Le village d'Achen s'étend en pays découvert, à la limite occidentale du canton de Rohrbach-lès-Bitche. Il est situé au confluent du ruisseau d'Achen et du ruisseau de Singling.
Table des matières
I. Écarts et lieux-dits
- Le village disparu de Pfaffenthal n'a laissé aucun souvenir.
- La localité d'Achen est entourée des champs du Dellwiese, du Mohwiese, du Salwiese et du Spitzerwiese.
- Les anciens moulins de l'Altmühle, de Neumühle, du Gallenmühle, de l'Oligmühle et du Walkmühle.
- Les collines du Nauwieserberg, du Rebberg et du Weidesheimer Berg.
- Le Val d'Achen
regroupe les logements d'officiers et de sous-officiers, construits
avant guerre pour les militaires du 153e Régiment d'Infanterie
Française en garnison à Achen. Le casernement est complètement détruit.
- Allwieserwald, Bousters, Breuil, Busters Leick, Frohn, Fuerst, Labbisch, Leyer, Mohwieserhuebel, Piffersraedchen, Schittefeld, Vinbach et Vitz Bett.
II. Histoire
Le village est « mentionné pour la première fois dans un texte de 1199 sous la forme Aqua (eau, rivière) » (1), puis en 1246 Acchene, et enfin en 1553 Achen, sa forme définitive. « Du point de vue temporel, les terres ont appartenu aux seigneurs de la Petite-Pierre [(Lützelstein)] puis au duc de Lorraine » (1), qui réunit le village à sa seigneurie de Bitche. Celle-ci est donnée au XIIe siècle
au fils du duc Ferry II, Réginald, en même temps comte de
Blieskastel,
aujourd'hui en Sarre. Ainsi, on comprend le traité de 1246 par
lequel
le duc Mathieu II promet, quand il aura recouvré la seigneurie
de Bitche, de rendre Achen au comte de la Petite-Pierre. Dans la suite,
le comte
Hugues paraît être rentré de fait en possession
d'Achen, puisque, en
1272, il donne le patronnage et la dîme d'Achen à l'abbaye cistercienne de Sturzelbronn,
qui les rétrocédera en 1621, au duc de Lorraine en échange de six
maldres (Maldre ou Malder, mesure allemande correspondant à six boisseaux) de sel de Dieuze. En 1382, le comte Henri prétend tenir Achen
en fief de l'empire.
En 1457, Wolter de Thann engage ses droits, biens et gens
à Achen à Guillaume de Fénétrange, dont les droits passent après sa
mort en 1472 à sa nièce, Barbe de Fénétrange, et à son époux, le comte
Nicolas de Mörs-Sarrewerden. Le 12 juillet 1553, le comte de
Nassau-Sarrebruck cède le village à Jacques de Deux-Ponts qui, en 1297,
avait acquis la seigneurie de
Bitche.
En 1572, la seigneurie est occupée par le duc de Lorraine et, depuis
cette date, Achen partage le sort du duché de Lorraine. Le village
devient commune du nouveau
canton de Rohrbach dès 1790. Le relief varié et accidenté a entraîné la construction
d'ouvrages importants de la ligne Maginot et notamment celui du Haut
Poirier. La population est évacuée le 1er septembre
1939 en Charente, à Condac, Jarnac, Bioussac, Poursac et Barro, la
mairie s'étant repliée à Condac. Les habitants regagneront leur village
le 1er octobre 1940. Bombardé le 7 décembre 1941, le village est libéré par les troupes
américaines le 8 décembre 1944. Mais, lors de l'offensive Von
Rundstett, les Allemands reviennent jusqu'à l'entrée nord de la
commune, où de terribles combats se déroulent le 3 janvier 1945, rue de
Wiesviller. Les Allemands sont pourtant définitivement refoulés le
lendemain.
L'ancien pont au centre du village, portant la statue de
saint Jean Népomucène et comprenant cinq arches, reconstruit en 1786, a
sauté au moment du bombardement. Il est remplacé par un pont en béton
d'une seule jetée. La commune est citée à l'ordre de la brigade le 11
novembre 1948 : «
Commune de Lorraine très éprouvée par les
bombardements et les combats qui ont été livrés sur son territoire,
Achen compte 9 tués et 8 blessés. Évacuée d'office dès septembre 1939,
la population, à son retour en octobre 1940, fut l'objet de nombreuses
vexations et sollicitations de la part de l'ennemi, mais elle resta
fidèle à la Mère Patrie. Par son attachement à la France et par ses
sacrifices, Achen s'est acquis des droits à la reconnaissance du Pays »
. Cette citation comporte l'attribution de la Croix de
Guerre avec étoile de bronze. Achen a payé un lourd tribut lors des
deux guerres mondiales : vingt victimes lors de la première guerre
mondiale, deux victimes lors de la seconde guerre mondiale, quatorze Malgré-Nous
tombés ou non rentrés en 1940-1945, dix victimes civiles des
bombardements, soit une commune sinistrée à 48 %. Plusieurs
représentations anciennes permettent de connaître l'asp
ect
qu'avait le village dans le passé, au début du XXe
siècle, mais aussi de mesurer l'évolution du patrimoine
communal lors des importantes destructions causées par les
combats et les bombardements de la seconde guerre mondiale.
III. Cultes
Le
village constitue une
ancienne paroisse de l'archiprêtré de Hornbach au
diocèse de Metz, situé aujourd'hui en proche Allemagne.
Lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques
entreprise à partir de 1802, la paroisse passe dans le nouvel
archiprêtré de Rohrbach en 1804, calqué sur le canton. L'église Saint-Pierre, à la collation de l'abbaye de Sturzelbronn jusqu'en 1621, était l'église-mère d'Etting et de Kalhausen. Elle est construite en 1725 et agrandie du côté du chœur en 1778.
IV. Lieux et monuments
- L'église Saint-Pierre est construite en 1725 et agrandie en 1778. Des monuments funéraires des XVIIIe et XIXe siècle sont replacés dans l'ancien cimetière, qui entourait l'église jusqu'en 1966.
- De nombreuses croix de chemin parsèment l'ensemble du ban communal et sont fidèlement entretenues.
- La villa gallo-romaine découverte dans les prairies de la Salwiese.
- Les anciens moulins du village, ayant laissé leurs roues tourner sur le ruisseau d'Achen durant des siècles.
- L'ouvrage fortifié du Haut-Poirier, ouvrage de la ligne Maginot construit sur le ban de la commune.
V. Armoiries
Le blasonnement de la commune, par arrêté préfectoral du 14 mars 1950, est le suivant : « coupé
de gueules au chevron ployé d'argent et à deux clés d'or réunies en
chevron versé brochant et d'or à la Croix de Lorraine de gueules ». La
partie supérieure représente les armoiries du comte de la
Petite-Pierre et la partie inférieure celles du comte de Bitche. Les deux clés sont les attributs de saint Pierre, patron de la paroisse.
VI. Notes et références
1. JACOPS, GUILLAUME et HEMMERT, 1990, p. 17.
VII. Annexes
1. Bibliographie
- ILLIG (Blaise), Achen, Imprimerie
Sarregueminoise, Sarreguemines, 1928, 51 p. Publié par J. TOUBA (Ortsgeschichte
Lothringens, XXII. Band).
- JACOPS
(Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT (Didier), Le Pays de Bitche
(Moselle), Metz, Éditions Serpenoise, 1990, p. 17-18.
2. Liens internes
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