Culte de saint Nicolas dans le Bitscherland

Le Bitscherland possède un patrimoine religieux très riche. Il recèle de charmantes petites chapelles et d'églises remarquables, d'humbles oratoires nichés à la lisière des forêts. Son territoire est parsemé de très nombreux calvaires et croix de chemin, rappelant au promeneur la foi de ceux qui l'ont précédé dans ce pays. La situation de la région, sur les marges de la Lorraine catholique, entraînant l'affirmation d'une foi vive face aux protestants des pays voisins, confortée par une vieille tradition religieuse d'une bonne partie des émigrants, explique la prédominance du patrimoine religieux, qui a laissé son empreinte dans le paysage artistique. Une empreinte toujours renouvelée, tant les mentalités restent profondément ancrées dans leurs traditions.

Table des matières

II. Culte local III. Notes et références IV. Annexes
 

I. Hagiographie



II. Culte local

1. Chapelle

Une chapelle dédiée à saint Nicolas a existé autrefois dans le Vorburg ou Vorstadt (faubourg) de Kaltenhausen, l'un des deux bourgs qui formeront la ville de Bitche après la fortification de la place au lendemain de la guerre de Trente Ans. C'est dans ses environs immédiats que les premiers Pères Capucins s'installent lors de leur arrivée dans la région en 1629. Nous ne connaissons pas les raisons ni la date de la disparition de cette chapelle.

L'église Saint-Nicolas de Haspelschiedt perpétue le culte du saint évêque de Myre dans le village, en remplaçant l'ancienne chapelle Saint-Nicolas du cimetière. Un vitrail représente saint Nicolas. Le miracle des trois enfants, sauvés du saloir du boucher, est représenté aux pieds de saint Nicolas. La croix est désormais adossée à la façade de la Weiherkapelle de Bitche.

2. Église

Le seul édifice religieux dédié à saint Nicolas, qui subsiste encore de nos jours dans le Pays de Bitche, est l'église de Haspelschiedt. Filiale de l'ancienne paroisse de Schorbach durant des siècles, la localité est finalement érigée en paroisse autonome lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques de 1802. Une église gothique, située au centre du village, est visible sur une carte de 1564, alors qu'il faut attendre les environs de 1700 pour trouver les premières traces écrites. Citée en 1710, une chapelle Saint-Nicolas existe par ailleurs dans le cimetière du village, au lieu-dit Kirchhof. L'abbé Lacombe, curé de Bitche, procède à une visite canonique de la nouvelle paroisse en 1803 et note dans son rapport que Haspelschiedt, « une grande commune de 600 âmes … possède une chapelle suffisamment grande pour ses habitants, un presbytère et un jardin pour le vicaire résident ». On y constate aussi que « la chapelle est décemment décorée, sauf le tableau de Saint Nicolas qui doit être changé, car il ressemble plutôt à un sapeur qu’à un évêque ».

Cet édifice étant totalement délabré et menaçant ruine, la commune entreprend une nouvelle construction dès 1864. La construction est achevée en 1874 et la nouvelle église Saint-Nicolas est bénie, en attendant la consécration qui sera célébrée par Mgr Benzler en 1903. Il s’agit d’un édifice à trois nefs et un transept, remarquable par l’harmonie de ses lignes et de ses formes, assurément une des plus belles églises de la région.  L'ancienne chapelle Saint-Nicolas disparaît alors après 1890. L'église est fortement restaurée après les dégâts de la seconde guerre mondiale et rendue au culte en 1953. Le nouvel autel présente un bas-relief sur la face du tombeau : saint Nicolas y apparaît avec les trois enfants, accompagné de l'inscription : « sanctus Nicolaus ». Tandis que les vitraux de la nef datent de la reconstruction du milieu du XXe siècle, trois vitraux plus anciens, ayant été préservés lors des bombardements, sont encore visibles dans le chœur : le groupe du Calvaire est entouré du saint patron de la paroisse opérant le miracle des trois enfants à gauche, tandis que ce dernier bénit l'église de Haspelschiedt sur le vitrail de droite.

3. Statues

Une statue de saint évêque de Myre, en chêne peint en polychromie, est située dans la niche droite du retable de la chapelle Saint-Vincent-de-Paul du hameau d'Urbach, à Epping, retable sculpté par le célèbre Johann Martersteck. Datant du milieu du XVIIIe siècle, elle
se caractérise par un fort déhanchement - trait de l'art baroque -, une certaine élégance dans le plissé des vêtements et le réalisme du visage. La sculpture fruste des mains et du revers de la statue contraste avec le soin apporté d'autre part.

4. Vitraux

Dans l'église Saint-Laurent du village de Lengelsheim, un des vitraux de la nef réalisés par Victor Hörner de Nancy à la fin du XIXe siècle représente saint Nicolas, aux pieds duquel se trouve la barrique d'où émergent les trois enfants qu'il vient de sauver.

Une croix monumentale, datant du XVIIIe siècle,est adossée à la façade de la chapelle de l'Étang ou Weiherkapelle de Bitche. La croix de la Weiherkapelle de Bitche nous montre, sur le fût-stèle, saint Nicolas portant sur un livre les trois bourses, dont il dota les jeunes filles. La croix de la rue de Waldhouse, à Breidenbach, date sans doute de la première moitié du XIXe siècle (photographie du Service régional de l'inventaire de Lorraine). Sur la croix de Breidenbach, saint Nicolas est représenté sur la face du fût, accompagné de la Très Sainte Vierge (photographie du Service régional de l'inventaire de Lorraine).

5. Croix et calvaires

Le saint évêque apparaît sur un nombre important de croix de chemin, de croix monumentales et de monuments funéraires de la région (note 1). Le choix de ce motif iconographique s'explique souvent par le prénom du commenditaire de la croix, qui désire se placer sous la protection de son saint patron (note 2).

Auparavant située contre le mur de la Weiherkapelle de
Bitche qui donne sur le parc de l'hôpital Saint-Joseph voisin, une croix monumentale du XVIIIe siècle constituant par sa morphologie et son décor une exception, a été déplacée et est maintenant adossée à la façade occidentale de la chapelle, à droite de l'entrée. Galbé en plan et en élévation, le socle est surmonté d'un fût-stèle droit plus récent, orné de la figure de saint Nicolas portant sur un livre les trois bourses, dont il dota les jeunes filles. 

Une croix monumentale est érigée en bordure de la rue de Waldhouse, à Breidenbach, dans le jardin de la maison 23.
Le fût-stèle représete la Sainte Vierge et saint Nicolas opérant le miracle des trois enfants au saloir, tandis que sur le socle sont sculptés, difficilement identifiables, saint Wendelin et un autre saint homme. Le triangle rayonnant, image de la Très Sainte-Trinité, est également représenté.

Une seconde croix monumentale est dressée à Breidenbach, au niveau du numéro 24 de la rue principale du hameau d'Olsberg. Semblant dater de la première moitié du XIXe siècle, elle laisse voir deux personnages sur la face du fût, qui sont sans doute la Sainte Vierge et un saint évêque, peut-être saint Nicolas, bien que cela soit très difficile à affirmer. 

Etting; tombe Freiermuth ;
Sturzelbronn tombe

Une croix monumentale est adossée à la maison numéro 67, rue de la colline, à Epping (photographie de Fabrice Schneider). Saint Nicolas est représenté sur la tranche droite du fût de la croix d'Epping (photographie du service régional de l'inventaire de Lorraine). La croix du hameau d'Olsberg semble dater de la première moitié du XIXe siècle. Le fût de la croix d'Olsberg représente deux personnages, qui sont sans doute la Sainte Vierge et un saint évêque, peut-être saint Nicolas, bien que cela soit très difficile à affirmer.


III. Notes et références

1. Notes

1. Saint Nicolas apparaît, de manière certaine ou présumée, sur des croix et calvaires situés dans les communes suivantes : Epping (1 et 2), Reyersviller (1).
2. Ceci est avéré pour les croix suivantes : .

2. Références

1.

IV. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes
Accueil