I. Histoire
|
III. Mobilier | IV. Croix monumentale | VI. Annexes |
II. Édifice
|
1. Retable
|
V. Notes et références | |
2. Statues
|
|||
1. Notes
|
|||
2. Références
|
Du point de vue spirituel, l'écart d'Urbach constitue tout d'abord une annexe de la vaste et ancienne paroisse de Volmunster, située dans l'archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui en proche Allemagne. Lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques entreprise en 1802, il est rattaché à la nouvelle paroisse d'Epping, créée à l'occasion, et dépend désormais de l'archiprêtré de Volmunster, calqué sur le canton.
La petite chapelle est dédiée à saint Vincent de Paul (1581-1660), béatifié en 1729 et canonisé en 1737. L'édifice est construit sur un terrain privé et sans autorisation épiscopale en 1776 - soit à peine quarante ans après l'élévation de Monsieur Vincent à la gloire des autels - aux frais des habitants du hameau d'Urbach, en raison du trop grand éloignement de l'église-mère. En effet, les fidèles devaient se rendre à l'église Saint-Pierre de Volmunster, chaque dimanche et lors des fêtes d'obligation. Ce n'est que le 29 octobre 1781 qu'elle a été bénie et dotée d'une cloche, tandis que les habitants recevaient l'autorisation d'y réciter leurs prières et chapelet, ainsi que d'y assister à la Sainte Messe.
Fortement endommagée durant les violents combats et les bombardements de la seconde guerre mondiale, la chapelle est restaurée par la suite. Le campanile subit une réfection et un porche hors-œuvre est adjoint en façade. Il s'agit d'un édifice en grès, moellon sans chaîne en pierre de taille et enduit. La chapelle est à vaisseau unique de plan allongé, de type église-grange avec chevet polygonal. Le toit est à longs pans et recouvert de tuiles plates, avec croupe et flèche carrée, le campanile se situant sur la première travée de la nef.
Suites aux importants dégâts causés par la foudre le 29 juillet 2007, l'association de la chapelle a fait remettre en peinture, en partenariat avec la commune, la façade et les murs du côté de la rue, en participant aux travaux à hauteur de cinq mille euros. La chapelle a été fermée au public pour des raisons évidentes de sécurité après l'accident. Vus de l’extérieur, les dégâts semblaient relativement bénins mais la foudre a frappé d’une extrême violence, brisant la poutre centrale du clocher, ce qui a nécessité la dépose des cloches. Le circuit électrique est hors d’usage ainsi que l’horloge radio-pilotée installée en 1997 ; la rosace sous l’horloge est également fissurée et l’ensemble de la toiture a été endommagé provoquant la chute de tuiles. La chapelle se serait bien passée de ce coup de foudre. En effet, une association avec pour but d’embellir l'édifice religieux s'est créée en 1994 : l'ACSV (Association Chapelle Saint-Vincent-de-Paul). Depuis cette date, avec le concours du conseil de fabrique, la chapelle était souvent en chantier subissant une véritable cure de jouvence : nouveau chauffage, nouvel autel du jubilé en l'an 2000, parquet intérieur et carrelage, peintures, aménagement des abords.
Pour financer ce projet de rénovation, les membres de l'association ont sillonné le village d'Urbach en présentant le coq du clocher afin de récolter des dons. La quête a bien été accueillie par les habitants qui tiennent beaucoup à la préservation du patrimoine religieux local. De nombreuses personnes ont ainsi pu toucher leur coq et souhaiter que de tels dégâts leur soient épargnés à l’avenir. Depuis sa création en 1994, l’association a déjà investi plus de 30 000 € dans l'embellissement et la rénovation de la chapelle, grâce aux bénéfices des kermesses et des soirées pizzas lors de la fête de saint Vincent de Paul, chaque année.
La chapelle abrite au fond du chœur un magnifique retable en bois polychrome et doré, provenant peut-être de l'ancienne chapelle Saint-Donat d'Epping, construite en 1736. Il est attribué au sculpteur Jean Martersteck (1691-1746), originaire de Bouquenom (Sarre-Union) et venu s'installer en 1735 dans le village de Wœlfling-lès-Sarreguemines, aux portes du pays de Bitche. Replacé sur des supports en pierre, il est formé de trois travées à niches rythmées par des colonnes et des pilastres, accostées d'ailerons au riche décor feuillagé, occupées par les statues d'un pape et de saint Nicolas, tandis qu'une croix sans valeur a été placée dans la niche centrale depuis la dernière restauration. Posée sur l'entablement fortement mouluré, une niche est encadrée par des écus nus sommés d'une couronne royale tenues par des putti agenouillés.
Faisant pendant à celle de saint Nicolas - située dans la niche droite - et attribuable au même sculpteur, la statue d'un pape non identifié, dans la niche gauche, est une œuvre du milieu du XVIIIe siècle en chêne peint en polychromie. Un fort déhanchement, caractéristique de l'art baroque, une certaine élégance dans le plissé des vêtements et le réalisme du visage contrastent avec la sculpture fruste des mains et du revers de la statue. Dans la niche centrale se situait encore récemment une belle statue en tilleul de saint Jean Népomucène - ou bien est-ce saint Ignace ou saint François-Xavier - datant elle aussi du XVIIIe siècle. Selon les habitants d'Urbach, cette statue aurait remplacé un Ecce Homo.
Outre les trois statues situées sur le retable de l'autel, d'autres pièces intéressantes sont situées dans la chapelle. Placées face à face sur les murs de la nef, les statues en bois plychrome et argenté des martyrs saint Quirin de Neuss et saint Sébastien sont l'œuvre d'un autre sculpteur, qui a quant à lui travaillé dans le courant du XVIIIe siècle. Élégantes dans leurs attitudes mais exécutées sans grand soin, elles sont à mettre en rapport avec la protection du bétail et des chevaux et la guérison des abcès pour lesquelles était invoqué saint Quirin, tandis qu'on recourait à saint Sébastien pour éloigner les épidémie de peste et de choléra, préoccupations majeures des paysans de cette époque.
Une statue de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge était conservée dans la chapelle d'Urbach ; elle est désormais en dépôt au presbytère d'Epping. En bois blanc taillé, elle est peinte en monochromie et dorée sur le rouge de Pouzzole. Datant de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle, elle est en bon état : seul un écaillage de la dorure au niveau des plis est visible, tandis que l'index gauche et le pouce sont cassés. Il est à noter que le dos de la statue est travaillé.
Une statuette de la Sainte Vierge se situait sur la façade occidentale de la chapelle, dans une niche placée au-dessus de la porte d'entrée. En grès badigeonné en blanc, elle date du XVIIIe siècle. De part et d'autre de l'arc central donnant sur le chœur, des statues en plâtre de saint Joseph tenant l'Enfant-Jésus et la fleur de lys, à gauche, et de Notre-Dame de Lourdes, à droite, complètent le mobilier de la chapelle.