Philippsbourg
Au cœur du
pays couvert, dans un paysage accidenté parsemé de pointements de grès, le
village de Philippsbourg (
Philippsburg en allemand)
s'est développé le long de la route de
Bitche à Haguenau,
juste aux confins de l'Alsace. Le village et
ses écarts se situent principalement dans la vallée du Falkensteinerbach, ouvrant le
pays de
Bitche vers l'Alsace. Le
cours d'eau aux rives escarpées s'étire à
travers la grande forêt domaniale de
Bannstein. Village-rue caractéristique, Philippsbourg est dominé par la haute silhouette de
l'
église
protestante. Le village
conserve encore quelques maisons
anciennes, dont une très longue ferme de 1812.
Table des matières
I. Écarts et lieux-dits
Les écarts du village
sont très nombreux, mais réduits souvent à quelques rares
maisons :
- An der Strasse date de
1840, Hanau de 1861 et Falkenstein est un château cité dès 1127 et
détruit au XVIIe siècle.
- Fischerthal (la vallée des
pêcheurs), Gauchsberg,
Gehrhardt (d'origine récente) et Hasselberg.
- Helfenstein est un château déjà détruit en
1437, Kachler, qui date de
1850, Krappenthal et Landersberg.
- Leitzelthal,
mentionné au
XIVe siècle, appartient à la seigneurie de Falkenstein.
- Lieschbach est déjà
nommé en 1170 comme village-frontière de la seigneurie de
Bitche.
- Mambach est indiqué en
1527 comme possession de l'abbaye cistercienne de Sturzelbronn, sous la forme die
Mannenbach.
- Mattenthal, qui date de
1863, et
Molloch, Muckenthal, qui date de
1795, se situe au pied du Muckenkopf.
- Reiterbach est d'origine
récente, Rothenburg est un château-fort datant du IXe siècle, sur le
Rothenberg.
- Rothenbruch, Schlangenthal de
1810, Schloss du début du
XVIIe siècle et
la maison
forestière du Schlossberg de 1854.
- Le Petit et le Grand
Steinberg, Stengelhald et Unter, qui date de 1860.
- Waldecker Hubel, la maison
forestière
deWeiherthal, qui date de 1898, se situe au pied de
Weiherskoepfel et du Weihersberg.
- Wintersberg (la colline de
l'hiver).
Les hameaux de Netzelhof, de
Katzenthal et de Schweizerhof sont probablement construits avant 1767.
II. Histoire
L'annexe de Lieschbach marque la
limite entre les provinces de la
Gaule belgique et de la Germanie. Le territoire fait
alors partie de la seigneurie de Falkenstein qui est vendue en 1564 aux comtes de Hanau-Lichtenberg.
Le village de Philippsbourg doit
son nom au comte Philippe IV de Hanau
Lichtenberg, qui y fait construire un
château en 1606.
Celui-ci se situait sur la rive droite
du ruisseau du Falkensteinerbach, au Nord-Ouest
de l'agglomération actuelle, près de la gare.
En 1606, le duc Charles IV de Lorraine, seigneur de Bitche, renonce à ses droits
sur le territoire en faveur des Hanau-Lichtenberg qui le
réunissent à leur baillage de Lemberg, près de Pirmasens.
En 1633, le château est détruit par les
troupes impériales et lorraines. Au pied du
château en ruines se développe le village de
Philippsbourg, qui passe en 1736, avec la seigneurie de Hanau-Lichtenberg, au landgrave de Hesse-Darmstadt.
Et ce jusqu'à la Révolution
française, durant laquelle le
village est annexé à la France en 1793, en tant qu'annexe de la commune voisine de Baerenthal. Pendant la seconde guerre mondiale, le village est évacué le 1er septembre 1939 à
Saint-Simeux et Sonneville en Charente, la mairie s'y
étant repliée. Le village de Philippsbourg est bombardé en
septembre 1944 et de janvier
à mars 1945. Il
est libéré par les Américains le 17 mars
1945. Plusieurs représentations anciennes permettent de connaître l'aspect
qu'avait le village dans le passé, au début du XXe
siècle, mais aussi de mesurer l'évolution du patrimoine
communal lors des importantes destructions causées par les
combats et les bombardements de la seconde guerre mondiale.
III. Cultes
Après l'introduction
de la Réforme protestante dans le village en 1564, par le
comte Philippe de Hanau-Lichtenberg, le culte catholique est
supprimé. Le village de Philippsbourg devient succursale de la
paroisse luthérienne d'Offwiller en Alsace jusqu'en 1700, date
à laquelle la localité est érigée en
paroisse indépendante, avant de redevenir annexe de la paroisse
protestante du village voisin de Baerenthal en 1739. L'église protestante est construite en
1912 dans le style de
l'architecture gothique de
l'Allemagne du sud. Pour les catholiques, peu
nombreux, le village constitue depuis 1804 et la réforme des
circonscrptions ecclésiastiques une succursale de la
paroisse voisine d'Eguelshardt, rattachée désormais au le diocèse de
Metz. La chapelle
Notre-Dame-de-Lourdes, située en lisière de forêt
vers Baerenthal, est construite seulement en
1905.
IV. Lieux et monuments
- Le château du
Falkenstein, construit au début du
XIIe siècle pour surveiller la vallée de la Zinsel.
- Les ruines du Helfenstein, château disparu qui se
trouvait à cent mètres du château du Falkenstein.
En 1437, l'évêque de Strasbourg tranche un
différend entre Guillaume de Falkenstein et
Frédéric de Thann, au sujet de la forteresse
démantelée, zerbrochene Feste, de Helfenstein. Les ruines présentent très peu de vestiges, mais
constituent une agréable promenade sportive.
- L'église protestante, chef d'œuvre de l'architecture germanique, est construite en
1911.
- Les bornes situées sur les
bans de Philippsbourg et d'Eguelshardt, installées en 1606 pour délimiter les
territoires des seigneurs de Lorraine et de Hanau-Lichtenberg, classées monument
historique depuis le 9 avril
1929.
- L'étang de
Hanau, au bord duquel Goethe se
plaisait à se promener avec ses amis, lorsqu'il étudiait à Strasbourg.
- La chapelle
Notre-Dame-de-Lourdes, datant du
début du XXe siècle.
- Le sentier botanique et forestier qui permet de découvrir la lente évolution
d'une tourbière et notamment la célèbre plante carnivore, la
drosera.
- La poterie, présentant les
différents stades de la cuisson des objets.
- L'étang de Lieschbach, qui permet
une promenade d'une heure dans un cadre agréable et préservé.
Les ruines de l'ancien château de
Rothenburg remontent au IXe siècle. Il est situé sur la hauteur
appelé
Rothenberg ou
Rodenberg, au Nord du Falkenstein. Vers l'an 912,
l'évêque de Strasbourg, Otbert, chassé par des sujets révoltés, se réfugie à la
Rathburg qui est peut-être notre
Rothenburg, et y est assassiné peu de temps
après.
Rothenburg appartient en partie, au XIVe siècle, au comte Walram de
Zweibrücken qui le donne en fief en 1353 à Gerhard Harnasch de Weihkirchen. En
1369,
Rothenburg est pris et détruit par les Strasbourgeois. Le château paraît
avoir donné son nom à la famille Blick de Rothenburg, qui tient plusieurs fiefs
des sires de
Bitche
et ne s'éteint qu'en 1749.
En bordure de la route de Niederbronn-les-Bains et isolée à quelques
centaines de mètres seulement de l'Alsace, une ferme à pan-de-bois s'organise
autour d'une grande cour fermée. Le logis illustre bien l'évolution de la mise
en œuvre des bâtiments : la partie la plus ancienne, au fond
de la cour, datée 1744, a un premier niveau en
maçonnerie et un second niveau en colombage, tandis que l'aile en retour
d'équerre ajoutée en 1836 a sa façade principale en moellon crépi, le
pan-de-bois étant relégué à l'arrière. Dans la cour, un hangar est daté 1821 et
porte le nom des propriétaires de l'époque.
V. Armoiries
La description des armoiries de la commune de
Philippsbourg est la suivante : « d'or aux trois chevrons de gueules accompagnés en
pointe d'une lettre P du même ». Les armes et
l'initiale sont celles du comte Philippe IV de Hanau-Lichtenberg, qui est à l'origine de la construction en 1566 du
château, autour duquel s'est par la suite formé le
village.
VI. Notes et références
1.
VII. Annexes
1. Bibliographie
- JACOPS
(Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT (Didier), Le Pays de Bitche
(Moselle), Éditions Serpenoise, Metz, 1990, p. 92-93.
2. Liens internes
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