Reyersviller
Avec ses modestes maisons dispersées en ordre lâche, le
petit village de Reyersviller s'étire dans la longue et
verdoyante vallée du
Schwangerbach. En plein cœur du
pays couvert, la charmante localité se situe à deux kilomètres seulement au Sud-Ouest de la ville de
Bitche.
Complètement reconstruit après la dernière guerre
mondiale, il est dominé en son centre par la silhouette de la
belle
église contemporaine Saint-Bernard.
Table des matières
I. Écarts et lieux-dits
- Le petit ruisseau du Balschbach, Berg, Obermatt et Trischthalt.
- Les bois de Hochscheid et Kirscheidt, où est élevée une croix de chemin en 1799.
- Le plateau de Saint-Hubert
et les deux croix de chemin qui y sont élevées à
la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle.
- Le sommet du Schimberg, où est érigée une croix monumentale, dominant toute la vallée et constituant le point de clotûre du parcours du chemin de croix contemporain.
- Les vertes collines du Schœnberg, du Spitzberg et du Steinkopf.
- Le petit hameau de la Schwangerbach,
situé sur la route de Lemberg,
abrite une croix exceptionnelle
de type Bildstock datant du XVIIe siècle et commémorant
un meurtre commis autrefois en ce lieu. Les landes et pelouses
sableuses constituent également une richesse exceptionnelle.
- Le majestueux chêne des Suédois,
situé à la sortie du village vers Siersthal, serait vieux de
700 ans ; il s'agit de l'arbre aux branches duquel les troupes de mercenaires suédois
auraient pendu tous les habitants de la région durant la terrible guerre
de Trente Ans (1618-1648).
II. Histoire
Le village de Reyersviller est mentionné pour la première fois en 1577, sous la forme
Reihersweiler, du nom d'homme germanique
Rager et du substantif
vilare,
weyler,
signifiant le village, la localité. Reyersviller est
donnée en gage en 1275 par le duc Ferry III de Lorraine,
à Henri de Fleckenstein, dont l'un des descendants, Balthazar,
vendra en 1527 ses possessions dans ce lieu au comte Jacques de
Deux-Ponts-Bitche. Le chêne des Suédois, sur la route
menant à
Siersthal, rapelle combien le pays et ses habitants ont
été éprouvés, durant la terrible guerre de
Trente Ans. C'est à ses branches que l'armée
suédoise en effet pendait les prisonniers.
La commune est créée dès 1789 et est intégrée au
canton de Bitche
dès la création de celui-ci en 1790 par le gouvernement
révolutionnaire. Durant la seconde guerre mondiale, la commune
est évacuée le 1er septembre 1939 à Ars, dans le
département de la Charente. Bombardée de décembre
1944 à mars 1945, l'agglomération subit des pertes
considérables et l'
église Saint-Bernard est détruite. Plusieurs
représentations anciennes permettent de connaître l'asp
ect
qu'avait le village dans le passé, au début du XXe
siècle, mais aussi de mesurer l'évolution du patrimoine
communal lors des importantes destructions causées par les
combats et les bombardements de la seconde guerre mondiale.
III. Cultes
Du point de vue spirituel, le village constitue tout d'abord une succursale de la vaste et ancienne paroisse de
Schorbach. Lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques de 1802, il devient annexe de celle de
Bitche et ce jusqu'en 1863, date de
son érection en paroisse autonome de l'archiprêtré de
Bitche. C'est de cette année-là que date la construction
de l'
église paroissiale,
dans le style néogothique. Elle est dédiée
à saint Bernard de Clairvaux, fondateur de la proche et
influente
abbaye cistercienne de
Sturzelbronn. Presque intégralement détruite durant les bombardements
des forces alliées de décembre 1944 à mars 1945,
l'église est reconstruite de 1956 à 1959 seulement, sous
l'impulsion du chanoine Joseph Nullans. Le nouvel édifice, de
style contemporain, contient une magnifique statue de l'Assomption de
la Très Sainte Vierge, en tilleul polychrome et doré du
XVIIIe siècle, chef d'œuvre de la sculpture alsacienne.
IV. Lieux et monuments
- La première église paroissiale Saint-Bernard
est
construite en 1863, dans un beau style néogothique. Totalement
détruite par les bombardements en 1945, elle est reconstruite en 1956 seulement dans un style contemporain. Elle
renferme une
très belle statue de l'Assomption de la Très Sainte
Vierge, en tilleul polychrome et
doré, qui date du XVIIIe siècle. Plusieurs tombes intéressantes sont encore visibles dans le cimetière du village.
- Le chemin de croix contemporain,
en pierre, verre et bois, est installé le long d'un parcours
pédestre dans la forêt du village. Véritable
œuvre d'art située dans un cadre bucolique, il se termine
au niveau
de la croix du Schimberg, dominant tout le village.
- De nombreux calvaires et croix de chemin parsement l'ensemble du ban communal de Reyersviller, dont le plus ancien se situe au hameau de la Schwangerbach.
- L'ancien bunker de la ligne Maginot se situe le long de la voie militaire.
- Le site botanique est situé en bordure de la route menant au village voisin de Lemberg, à proximité du hameau de la Schwangerbach. Il consiste en
une pelouse abritant deux botrycles exceptionnels pour la région : le botrycle lunaire et le
botrycle à feuilles matricaires.
Le majestueux chêne
des Suédois se situe en bordure de la route qui mène vers
au village voisin de
Siersthal. Il s'agit de l'arbre aux branches
duquel les mercenaires de l'armée suédoise auraient pendu
tous les habitants du village disparu de
Kirscheidt
en 1633 et 1634, durant la guerre de Trente Ans, parce que ceux-ci
refusaient de leur révéler l'emplacement d'un
trésor. Pouvant être âgé de 700 à 800
ans, l'arbre vénérable mesure plus de 33 mètres de
haut pour pas moins de 7,10 mètres de circonférence. À
proximité se situe une
croix de chemin assez intéressante,
érigée durant la première moitié du XIXe
siècle et restaurée en 1901, représentant Adam et Ève.
V. Armoiries
La description des armes de la commune de Reyersviller est la suivante : «
parti d'or à la bande de gueules chargé de trois alérions d'argent, et fascé de sinople et d'argent
». Il s'agit à dextre des armes des ducs de Lorraine,
qui sont les seigneurs du village de Reyersviller pendant plusieurs siècles,
en tant que comtes de
Bitche ; à senestre figurent les armes de la
famille de Fleckenstein (château situé dans la commune de
Lembach, sur la route de Bitche à Wissembourg), à
laquelle les ducs de Lorraine ont remis en gage la seigneurie au Moyen
Âge.
VI. Notes et références
VII. Annexes
- JACOPS
(Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT (Didier), Le Pays de Bitche
(Moselle), Metz, Éditions Serpenoise, 1990, p. 100.
2. Liens internes