Mobilier de l'église Sainte-Catherine de Bitche

L'élégante église paroissiale Sainte-Catherine se situe au cœur de la petite ville de Bitche. Érigée sur le glacis du château, elle surplombe la rue du Maréchal-Foch, l'une des principales artères commerciales de la cité fortifiée, à proximité de l'hôtel de ville et tout près de la porte de Strasbourg, vestige des anciennes fortifications de la place. Son clocher imposant est très caractéristique de par sa disproportion par rapport au reste de l'édifice.

L'élégant clocher de l'église Sainte-Catherine, datant de 1897, est conçu par l'architecte Ewald Steller de Haguenau. Le clocher de l'église Sainte-Catherine depuis le plateau de la citadelle, d'où l'on peut rejoidre l'édifice religieux par un sentier balisé par la section locale du Club vosgien. L'église Sainte-Catherine de Bitche après la restauration du clocher en 1897. Le clocher de l'église Sainte-Catherine depuis la rue du Maréchal-Foch.

Table des matières

I. Histoire et édifice
4. Vitraux 11. Confessionnaux III. Notes et références
       
II. Mobilier
5. Statues 12. Monument Bombelles
1. Notes
       
1. Autels
6. Lutrins 13. Orgues
2. Références
 
 
   
a. Maître-autel
7. Fonts baptismaux 14. Bannières
b. Autels latéraux

c. Autel face au peuple
8. Bancs IV. Annexes
 d. Autel de sainte Thérèse
 
 
e. Autels à l'entrée
9. Stalles
1. Bibliographie
2. Chaire à prêcher

10. Bénitiers
2. Liens internes
3. Bancs de communion

I. Histoire et édifice

Les localités de Rohr, Kaltenhausen et Vorgeburg, qui formeront plus tard la ville de Bitche, dépendent de tout temps de la paroisse Saint-Rémi de Schorbach, dont l'église est consacrée en 1143. Le curé vient cependant loger dans la nouvelle place de Bitche lors de la reconstruction de la cité et la fortification suivant la guerre de Trente Ans, se faisant remplacer à Schorbach par un vicaire résident à partir de 1741. La première chapelle Sainte-Catherine est détruite sur ordre de Mgr d'Aubusson de la Feuillade lors d'une visite pastorale en 1680 et une nouvelle église est érigée au pied de la citadelle, à l'emplacement de l'édifice actuel. La construction débute en 1684 mais le bâtiment s'avère rapidement trop petit et il menace ruine, de telle sorte qu'il est interdit au culte dès 1740. Une nouvelle construction est alors envisagée, qui sera réalisée entre 1773 et 1775, en gardant le clocher de l'église de 1684, jugé en bon état. La ville de Bitche est finalement érigée en paroisse autonome en 1802, devenant le chef-lieu du nouvel archiprêtré qui porte son nom. La tour-clocher est finalement reconstruite en 1897. L'édifice est gravement endommagé lors des bombardements de la seconde guerre mondiale et une très grande partie du mobilier est renouvelé durant les années suivant le conflit.

II. Mobilier

La quasi-totalité du mobilier de l'église (les bancs de communion, la chaire à prêcher, les autels latéraux, le maître-autel, les bancs, les stalles, les confessionnaux, les fonts baptismaux et les bénitiers) est exécuté par l'atelier d'art Valentin Jaeg de Strasbourg-Neudorf. Ils datent des années 1950 et suivantes, lors du rétablissement du mobilier entrepris par l'archiprêtre Wagner à la suite des importants dégâts occasionnés par la seconde guerre mondiale (1, 2).

1. Autels

a. Maître-autel

Le maître-autel fait partie du mobilier exécuté par l'atelier Jaeg après la seconde guerre mondiale. Installé en 1950-1951, il est constitué de dalles de marbre rouge de Vérone sur une âme en béton. Décoré de bronze doré, l'autel présente comme décor le martyre de sainte Catherine, sainte patronne de l'église, sur la face du tombeau (1).

b. Autels latéraux

Les autels latéraux sont réalisés par l'atelier Jaeg et installés en 1951 dans l'église Sainte-Catherine. Comme le maître-autel, ils sont constitués de dalles de marbre rouge de Vérone sur une âme en béton ; les reliefs sont en bois sculpté et doré. L'autel latéral gauche, dédié à la Très Sainte Vierge, présente les scènes de l'Annonciation et de la déploration du Christ mort, tandis que la face du tombeau est décorée du monogramme « A - M » (pour « Ave Maria ») et de roses nouées.

Les scènes de la fuite de la Sainte Famille en Égypte et de la mort de saint Joseph sont représentées sur l'autel latéral droit qui est dédié à ce dernier. Le monogramme « S - J » (pour « Sancte Joseph »), ainsi que des lys noués, décorent la face du tombeau (1).

c. Autel face au peuple

L'église Sainte-Catherine possède un autel à la romaine, en chêne peint en blanc et doré qui date du début du XIXe siècle. Provenant de la chapelle de l'ancien hôpital Saint-Joseph, il est installé dans l'église paroissiale comme autel principal, suite aux réformes liturgique autorisées par le concile de Vatican II au début des années 1970, et fait l'objet d'une restauration soignée en 1982. Dans une nuée rayonnante, l'Agneau mystique sur le livre aux sept sceaux de l'Apocalypse occupe la face de l'autel. Le décor est constitué de palmes et de laurier sur la face, tandis que des fleurs de lys sont représentées sur les faces latérales. La pierre de consécration, datée de 1762, n'est pas en lien avec l'autel. Le sculpteur est sans doute le même que pour l'autel provenant de la morgue (3).

d. Autel de sainte Thérèse

L'autel dédié à sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, peint en blanc et doré, date du début du XIXe siècle et se situe au fond de l'église, dans un angle de l'édifice. Provenant pour sa part de la morgue, il représente la Très Vierge Marie, le Seigneur Jésus et le Sacré-Cœur et est également restauré en 1982. La statue de sainte Thérèse porte la marque de sa fabrique d'origine, sur le socle, à gauche : « Rouillard Statuaire Angers » (1).

e. Entrée de l'église

Deux autels sont installés de part et d'autre de l'entrée de l'édifice, contre le mur Ouest. Celui de gauche est surmonté des statues de Notre-Dame de Lourdes et de sainte Bernadette, tandis que celui de droite, en bois, est dominé par une statue du Sacré-Cœur de Jésus (1).

2. Chaire à prêcher

Datée de 1951, la chaire à prêcher fait partie du projet d'ensemble réalisé pour l'ameublement de l'église après la dernière guerre par l'atelier Jaeg. En dalles de marbre rouge incarnat sur âme en béton, elle présente deux reliefs en bois sculpté et doré, dont la descente du Saint-Esprit lors de la Pentecôte, sur la face de la chaire (1).

3. Bancs de communion

Les bancs de communion sont réalisés par l'atelier strasbourgeois de Valentin Jaeg et installés dans l'église Sainte-Catherine en 1951. Ils sont exécutés en marbre rouge de Vérone, avec la base et le chapiteau des colonnes en bronze doré. La table de communion a été fort heureusement préservée dans les années suivant le concile Vatican II, contrairement à la plupart des édifices de la région qui ont vu disparaître parfois de vrais chefs d'œuvre (1).

4. Vitraux

Après la seconde guerre mondiale, avec ses combats et les bombardements violents de l'hiver 1944-1945 qui occasionnent la destruction totale de la verrière de l'édifice, un nouvel ensemble de vitraux à motifs géométriques est commandé auprès de l'artiste parisien J. Archepel et est daté de 1962. Les pans Nord et Sud sont non figuratifs, tandis que le motif de la Résurrection du Seigneur est représenté sur le pan Nord-Est et celui de l'Assomption de la Très Sainte Vierge occupe le pan Sud-Est (4).

5. Statues

L'église possède également un ensemble de trois statues représentant le Calvaire. Les statues de la Très Sainte Vierge Marie et de saint Jean datent des XVIe siècle et XVIIe siècle et se trouvaient auparavant dans la chapelle de l'Étang, jusqu'à la restauration de celle-ci en 1981. La statue de Notre-Seigneur Jésus-Christ en Croix, daté de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle, se trouvait auparavant dans la chapelle Saint-Sébastien.

Une statue de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie, datant du XVIIIe siècle, est comparable à des statues présentes dans les églises de Siersthal et d'Enchenberg

Une autre statue, représentant saint François d'Assise, date du XVIIIe siècle et provient de l'ancien couvent des Capucins de la cité fortifiée.

Chœur

Dans le chœur, une statue de sainte Catherine d'Alexandrie, patronne de la paroisse, se situe à gauche. Elle date de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Une statue de saint Louis de Gonzague, appelé localement saint Aloyse, trône à droite. Au centre, dans l'axe de la nef et surplombant le maître-autel une croix d'applique domine l'ensemble (1).

Autels latéraux

Les statues de la Très Sainte Vierge et de saint Joseph, situés respectivement sur les autels latéraux gauche et droite, sont en pierre et datent des années 1950 (1).

Chemin de croix

Un chemin de croix en pierre tendre est installé dans l'église Sainte-Catherine en 1951, œuvre des ateliers de Valentin Jaeg à Strasbourg-Neudorf (1).

Entrée de l'église

Deux autels sont installés de part et d'autre de l'entrée de l'édifice, contre le mur Ouest. Celui de gauche est surmonté des statues de Notre-Dame de Lourdes et de sainte Bernadette, tandis que celui de droite est dominé par une statue du Sacré-Cœur de Jésus. Un autel est surmonté d'une statue de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, au fond de la nef ; la statue porte une marque sur le socle, à gauche, qui indique la fabrique d'où elle provient : Rouillard Statuaire Angers (1).

6. Lutrins

Les deux lutrins en fer forgé, datent de 1749 et proviendraient peut-être de l'ancienne abbaye de Sturzelbronn.

7. Fonts baptismaux

Lors du renouvellement du mobilier de l'église après la seconde guerre mondiale, les anciens fonts baptismaux ont été offerts par la paroisse à l'un des membres du conseil de fabrique (note 1). En grès sculpté, ils datent du quatrième quart du XVIIIe siècle et très certainement des années 1775-1776, lors de l'ameublement de la nouvelle église (5). Les nouveaux fonts baptismaux sont fournis par les ateliers Jaeg de Strasbourg : en calcaire d'Euville, ils sont installés en 1952 (1).

Les anciens fonts baptismaux de l'église ont été offerts à un fabricien et sont situées dans le jardin d'une maison de la rue J.-J. Kieffer (photographie du service régional de l'inventaire de Lorraine).

8. Bancs

Un lot de cent vingt-huit bancs, en chêne, sont exécutés par l'atelier strasbourgeois de Valentin Jaeg et installés en 1956 (1).

9. Stalles

Deux stalles, installées de part et d'autre du chœur, sont également l'œuvre de l'atelier de Valentin Jaeg. En chêne sculpté, ils datent de 1956 (1).

10. Bénitiers

Deux bénitiers, en calcaire beige de Comblanchien, sont fournis par les établissements Jaeg de Strasbourg-Neudorf et installés de chaque côté de l'entrée de l'église Sainte-Catherine en 1952 (1).

11. Confessionnaux

Trois confessionnaux en chêne, dont un plus petit, sont confectionnés par l'atelier de Valentin Jaeg et installés en 1956 (1).

12. Monument du comte de Bombelles

Article détaillé : Monument en l'honneur du comte de Bombelles

Un très beau monument commémoratif est élevé encastré dans le mur Nord de la nef. Il est élevé en 1784, à la mémoire du regretté comte Henri-François de Bombelles. Érigé aux frais de la ville de Bitche, il constitue un remerciement envers celui qui a gouverné la place de Bitche de 1740 à son décès en 1760, avant d'être inhumé dans le chœur de l'église Sainte-Catherine. Il laisse derrière lui le souvenir d'un homme bon et dévoué pour la petite cité fortifiée. En forme de tronc de pyramide et en marbre noir, il est d'une grande sobriété. Son décor se limite seulement à un médaillon ovale, sur lequel figure en buste et de profil, cet ancien maréchal des camps et des armées du Roi.

Un monument est élevé en l'honneur du comte de Bombelles, gouverneur de la place de Bitche entre 1740 et 1760.

13. Orgues

Article détaillé : Orgues de l'église Sainte-Catherine

Il semble que les orgues les plus anciennes de l'église Sainte-Catherine aient datées du XVIIIe siècle et soient attribuées au facteur Ignace Seuffert (note 2), de Kirweiler, près de Kaiserslautern dans le Palatinat. Elles sont commandées dans les premiers mois de 1775 par la ville de Bitche et sont installées en novembre 1777. 

En 1830, elles sont rénovées par le facteur Moeller qui leur adjoint son style et les influences de l'époque. Elles subissent plusieurs transformations et rénovations depuis cette date. Les orgues souffrent énormément lors des bombardements de la fin de la seconde guerre mondiale et elles doivent être totalement refaites par la suite.

C'est le facteur d'orgues Jean-Georges Koenig qui est chargé des travaux de rénovation en 1959. Mais en cette période d'après-guerre, la qualité des matériaux utilisés n'est pas des meilleures si bien qu'au fil des ans, les orgues se dégradent à nouveau et il faut envisager une nouvelle rénovation totale. 

C'est en 1990 que la municipalité de Bitche, alors dirigée par maître Joseph Schaefer, propose d'engager les travaux, ce que le conseil de fabrique accepte aussitôt, conscient de la nécessité des travaux. La rénovation est confiée à Bernard Aubertin : originaire d'Elvange près de Faulquemont et ancien élève du collège Saint-Augustin, il est un facteur d'orgues réputé installé à Courtefontaine, dans le Jura. Lors de la réfection de 1959, les restes des anciennes orgues des XVIIIe et XIXe siècle ont été purement et simplement jetées aux ordures. Le curé de l'époque a cependant réussi à en récupérer la plus grande partie qu'il a consciencieusement stockée sur le grenier de l'église paroissiale et qui y restera durant un demi-siècle, attendant un meilleur sort qui arrivera fort heureusement.

Les très belles orgues de l'église Sainte-Catherine de Bitche.

Le facteur Bernard Aubertin déménage les précieux vestiges de ces antiques instuments jusque dans son prieuré de Courtefontaine, où il sépare les éléments des orgues d'Ignace Seuffert de celles de Moeller. Ces derniers servent à fabriquer un nouvel orgue pour la chapelle du collège Saint-Augustin, qui n'en possédait plus depuis la guerre ; l'instrument est inauguré le 5 octobre 1995 par Monseigneur Pierre Raffin, Évêque de Metz depuis 1988. Les éléments des orgues de Seuffert, les plus anciens, servent de base à la nouvelle construction que l'on peut admirer aujourd'hui dans le fond de l'église Sainte-Catherine. Une nouvelle balustrade à balustres verticaux et étroits permet de voir l'œuvre en entier tout en favorisant la propagation optimale du son et la répartition de la chaleur. Les orgues rénovées possèdent donc quarante jeux qui font chanter plus de trois mille tuyaux.

Pour respecter la tradition, les boiseries du buffet sont peintes par l'artiste Guy Vetter en imitation de marbres aux couleurs qui s'harmonisent parfaitement avec les autres décorations de la belle église bitchoise. Des dorures du même artiste rehaussent l'éclat de l'ensemble. Enfin, deux anges musiciens surmontent les deux grandes tourelles de pédale en harpe situées à droite et à gauche. Le nouvel instrument possède trois claviers de cinquante-quatre, cinquante-quatre et trente-sept notes, un pédalier de trente notes, ainsi que des transmissions mécaniques.

14. Bannières

La paroisse possède encore plusieurs belles bannières de processions. L'une d'entre elles représente saint Chrodegang, évêque de Metz et saint patron de la chorale paroissiale. Une autre montre sainte Cécile, sainte patronne des choristes et des musiciens.

Un étendard de la chorale paroissiale de Bitche, représentant saint Chrodegang, évêque de Metz et patron de la chorale. Un étendard de la chorale paroissiale de Bitche, représentant sainte Cécile, patronne des musiciens et des choristes.

III. Notes et références

1. Notes

        1. Les fonts baptismaux ont été remployés comme décoration de jardin. Ils se situent devant la maison de feu M. Heilmann, en bordure de la rue Jean-Jacques Kieffer (notice de la base Palissy).
        2. Son nom est parfois orthographié
« Seiffert ».

2. Références

        1.
Base Palissy : notice du mobilier de l'église (page consultée le 1er juin 2011).
        2. Archives paroissiales, dossier
« Dommages de guerre » (lettres et factures de Valentin Jaeg), 1948-1957.
        3. Base Palissy : notice de l'autel face au peuple (page consultée le 1er juin 2011).
        4.
Base Palissy :  notice des vitraux (page consultée le 31 mai 2011).
        5.
Base Palissy : notice des anciens fonts baptismaux (page consultée le 1er juin 2011).

IV. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes
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