Bousseviller
Situé dans la partie orientale du canton de Volmunster, le petit village de Bousseviller (Busweiler en allemand) est installé au fond de la charmante vallée de la Horn, dans la zone où le pays couvert
est troué de vastes clairières de défrichement. Il
s'arrondit en un bel arc de cercle autour de la Horn, qui a
augmenté
son débit, au fur et à mesure des apports faits par les
ruisseaux,
accourus des hautes collines des alentours. Descendez le chemin qui
mène au moulin et voyez sur le pont comme notre ruisseau si
calme est
devenu rivière adolescente.
Table des matières
I. Écarts et lieux-dits
- Le Kapellenberg, rocher contre lequel se dressait l'ancienne chapelle du village jusqu'en 1781.
Un calvaire y est élevé vers 1850 aux frais de Nicolas Meyer et de son
épouse Regina Schaff. En grès sculpté, il représente les patrons des donateurs, sainte Reine et
saint Nicolas.
- Bleischbach, Eberbach Halde, Gerskopf, Huebel, Kopf, Remschweiler et Schwarzenberg.
- Le Langenberg,
où est érigée une autre croix de chemin. Elle est élevée entre 1768 et
1789 aux frais de Johannes Oliger et de son épouse Catharina Schabron,
puis restaurée en 1860 par Johannes Jung et Magdalena Gérold.
L'instituteur Paul Glath, dans sa monographie, s'est illustré en recherchant les restes du village disparu de Remschweiler, situé sans doute à la sortie de Bousseviller, dans le coude assez prononcé que fait la Horn.
Là où un magnifique calvaire s'enterre chaque année un peu plus dans le
sol, comme s'il avait mission de témoigner du lent travail de l'oubli.
Par les lieux-dits, nous apprenons que l'on a cultivé la vigne - et ce
jusqu'en 1837 - au Rebgarten et au Rebacker. Peut-être existait-il aussi une verrerie nomade, itinérante, dans la vallée du Glasbach,
à moins que la transparence de ses eaux ne fasse ressembler ce
ruisseau à la laiteuse clarté du verre ancien ? Mais Remschweiler
a connu la mort, il y a de longs siècles, sans doute dès le XIVe siècle.
Le ban qui lui était assigné appartenait pour deux tiers à la proche abbaye cistercienne de Sturzelbronn
et pour un tiers à la seigneurie de Bitche. Ce ban, orphelin en
somme, fut partagé entre les villages environnants de Walschbronn, Waldhouse, Bousseviller et Liederschiedt.
Etrange et opiniâtre perennité que celle d'un village disparu depuis
600 ans et dont le nom et le souvenir continuent d'habiter dans les
pages jaunies du vieux cadastre !
II. Histoire
Mentionné à la fin du XIIe siècle comme village-frontière de la seigneurie de Bitche, on trouve le village en 1170 sous la forme Bitewire ou Butewire, puis Budersweiler en 1265, Bussweiler en 1577, Bouschviller en 1758 et enfin Bousseviller
en 1802. L'étymologie offre une grande richesse d'interprétation,
analysée avec finesse par l'ancien instituteur du village, Paul Glath,
dans son attachante monographie : « Bousseviller, un village lorrain
». Néanmoins, il est toutefois accepté que le nom
de la localité serait tiré de la forme Buss-weyler, rencontrée en 1493 : c'est à dire Bussonis-villare, du nom d'homme germanique Bosso ou Busso et du substantif vilare, weyler, le village. Du
point de vue administratif, le village fait partie de 1790 à 1801 de
l'éphémère canton de Breidenbach puis passe dans celui de Volmunster. Plusieurs représentations anciennes permettent de connaître l'aspect
qu'avait le village dans le passé, au début du XXe
siècle, mais aussi de mesurer l'évolution du patrimoine
communal lors des importantes destructions causées par les
combats et les bombardements de la seconde guerre mondiale.
III. Cultes
Du point de vue spirituel, le petit village de Bousseviller constitue tout d'abord une succursale de la vaste et ancienne paroisse de Walschbronn. Celle-ci, dépendant de l'archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui en proche Allemagne, a
regroupé sous sa tête jusqu'à une
vingtaine d'annexes situées de part et d'autre de l'actuelle
frontière franco-allemande, dans les années
précédant la Révolution française. Le
village de Bousseviller est rattaché à la paroisse voisine de Hanviller en 1804,
suite à la réforme des circonscriptions
ecclésiastiques entreprise à partir de 1802. La chapelle actuelle, dédiée à sainte Odile et saint Gengoult,
est construite en 1781 pour remplacer une chapelle mentionnée en
1607.
IV. Lieux et monuments
- La chapelle Sainte-Odile,
construite en 1781 et possédant un campanile couvert d'un bulbe,
ce qui lui confère une allure tout à fait
originale. Le cimetière renferme encore quant à lui une croix monumentale du XVIIIe siècle et plusieurs tombeaux des années 1840-1850.
- Remployé dans la façade d'une grange, un haut-relief en grès rose taillé date du XVIIIe
siècle. Il représente le Christ en croix et la Très Sainte Vierge de
l'Assomption.
- Plusieurs calvaires et croix de chemin
parsèment le ban communal et sont fidèlement entretenus
par la population. Datant des XVIIIe et XIXe siècle, elles se
situent dans le cimetière, sur la route de Breidenbach ou encore au croisement des rues du Strang et de l'église.
- Sur la route vers Hanviller, une petite chapelle
est érigée au XIXe siècle en remplacement d'un
oratoire du XVIIe ou XVIIIe siècle, dédié à
saint Wendelin.
V. Notes et références
VI. Annexes
1. Bibliographie
- GLATH (Paul E.), Un village lorrain :
Bousseviller. Monographie, Niederbronn-les-Bains, Imprimerie Commerciale, 1948, 319
p.
- JACOPS
(Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT (Didier), Le Pays de Bitche
(Moselle), Metz, Éditions Serpenoise, 1990, p. 39.
2. Liens internes